La chanteuse et actrice belge Annie Cordy est décédée vendredi 4 septembre à l’âge de 92 ans, près de Cannes, a indiqué sa nièce Michèle Lebon à l’AFP.
Célèbre interprète de « Tata Yoyo » ou de « Cho Ka Ka O », elle comptait plus de 700 chansons à son répertoire dont de nombreux succès populaires. Avec son tablier immaculé de « bonne du curé », ses nattes articulées de « Frida Oum Papa », la reine du music-hall français a consacré sa vie à la scène où elle ne voulait donner « Que du bonheur », titre d’un spectacle jazz et swing qu’elle donna au Casino de Paris et à l’Olympia.
Léonie Cooreman est née à Laeken, quartier de Bruxelles, le 16 juin 1928. « La France est mon pays et la Belgique ma patrie », disait-elle.
Blonde piquante, Annie Cordy a débuté dans des orchestres en chantant des standards américains, avant d’être engagée comme meneuse de revues au « Boeuf sur le Toit » à Bruxelles, puis à Paris au « Lido »en 1950, où elle devient Annie Cordy.
D’opérettes en comédies musicales (« La Route fleurie » avec Georges Guétary et Bourvil, « Visa pour l’amour » avec Luis Mariano, « Hello Dolly »), en passant par le rire, la chanson, le théâtre, le cinéma et les téléfilms, l’infatigable fantaisiste fait preuve d’un perfectionnisme quasi maniaque. Elle enchaîne répétitions, tournées, enregistrement de chansons et plateaux de cinéma, à un rythme impressionnant.
Et l’amuseuse professionnelle était également une excellente actrice. Après avoir débuté avec Sacha Guitry (« Si Versailles m’était conté », 1953), elle a élargi et ému son public par des rôles dramatiques dans « Le Passager de la pluie » de René Clément, « Le Chat » (Pierre Granier-Deferre) ou « La Rupture » (Claude Chabrol). En 2015, elle sonne tout aussi juste dans son rôle de grand-mère fugueuse dans « Les souvenirs » de Jean-Paul Rouve.
À l’occasion de ses 90 ans en 2018, Bruxelles avait baptisé un parc à son nom. « Cela fait un effet incroyable d’être ainsi reconnue par les siens », avait déclaré l’artiste à l’AFP, très émue par cet hommage dans son pays natal.