
Par: Agence France-Presse
Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé ce mercredi 26 novembre avoir pris le « contrôle total du pays » et suspendre le processus électoral, alors que ce pays coutumier des troubles politiques était dans l’attente des résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche.
🇬🇼 ALERTE – Coup d’État en cours en Guinée-Bissau, pays d’Afrique de l’Ouest.
Le Président Umaro Sissoco Embaló a été arrêté. Des tirs ont été signalés aux abords du palais présidentiel.
Des militaires déclarent avoir pris le « contrôle total du pays », « suspendre le processus… pic.twitter.com/pyEbWS5s0g— Infos Françaises (@InfosFrancaises) November 26, 2025
A la mi-journée, des tirs avaient été entendus près du palais présidentiel et des hommes en tenues militaires prenaient possession de la principale artère menant vers le palais, dans ce petit pays côtier d’Afrique de l’Ouest situé entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), qui a déjà connu quatre coups d’Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974. Mali, Burkina, Niger et Guinée-Conakry, la région a connu depuis 2020 une série de coups d’Etat militaires. On fait le point sur la situation.
Un putsch pour « garantir la sécurité » du pays
En début d’après-midi, le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, assis derrière une table et entouré de militaires armés, a annoncé à la presse au siège de l’état-major, qu’un « haut commandement pour la restauration de l’ordre, composé de toutes les branches de l’armée » prenait « la direction du pays jusqu’à nouvel ordre », ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.
« Ce qui nous a poussés à le faire c’est pour garantir la sécurité au niveau national et également rétablir l’ordre », a ajouté le général, évoquant la découverte par les « renseignements généraux » d’un « plan visant à déstabiliser le pays avec l’implication des barons nationaux de la drogue ». Les renseignements généraux « ont confirmé l’introduction d’armes dans le pays pour changer l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté.
Le général a également annoncé la suspension de « tout le processus électoral », la fermeture des frontières « terrestres, aériennes et maritimes » et l’instauration d’un « couvre-feu obligatoire ». « L’exercice du pouvoir du commandement commence à partir d’aujourd’hui. Le commandement appelle la population au calme », a-t-il ajouté.
Avec près de 40 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, la Guinée-Bissau figure parmi les pays les plus pauvres au monde. Elle est réputée être une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe, à la faveur de l’instabilité politique.







