Les images montrant l’ancien premier ministre algérien Ahmed Ouyahia tout juste sorti de prison, menotté et escorté par des gendarmes dans un cimetière à Alger, soulève un tollé en Algérie. Et pour cause, ni la dignité ni le deuil de l’intéressé qui venait de perdre son frère, n’ont été épargnés. L’exhiber comme une « bête de cirque » aux regards de badauds voyeuristes, est une déviation gravissime du respect dû à tout être humain.
Le diplomate Abdelaziz Rahabi dénonce en effet « un triste spectacle » et déplore le fait que les autorités judiciaires ne lui aient pas assuré « les conditions de dignité et de sérénité ».
Il est vrai que l’ancien premier ministre est impliqué dans plusieurs dossiers de corruption, il n’en demeure pas moins qu’il en paye le prix en purgeant 15 ans d’emprisonnement, à la prison d’El Harrach, à Alger. D’ailleurs, Ouyahia ne serait pas pire que le reste de la “Issaba” qui a pris les rênes du pouvoir après la déchéance de l’ex-raïs Abdelaziz Bouteflika, en avril 2019.
Une chose est sûre: la mise en scène orchestrée par la « Issaba » donne une image indigne du peuple algérien reconnu pourtant pour ses valeurs de compassion devant la mort et de tolérance devant l’adversité.