[VIDEOS] Pretoria: la politique hostile au Maroc met vent debout les sections de l’ANC. Les lignes sud-africaines commencent à bouger

Mercredi 4 décembre, le secrétariat général du Congrès National Africain, basé à Johannesbourg, a connu un événement peu ordinaire. Des représentants de diverses sections du parti de Nelson Mandela se sont rassemblés devant ledit secrétariat pour lui remettre un Mémorandum appelant au rapprochement avec le Maroc,  à la reconnaissance de l’appui historique et indéniable du Royaume au père de la Nation arc-en-ciel, Nelson Mandela, symbole de la lutte anti-Apartheid, tout en invitant leur pays à changer de position sur le conflit régional créé autour du Sahara, serpent de mer qui n’a eu de cesse d’envenimer les relations entre Pretoria et Rabat. Pretoria ne peut plus s’accrocher aux oripeaux d’un discours tiers-mondiste éculé, stérile, en déphasage avec les nouvelles réalités géopolitiques et à contre-courant du momentum historique que connaît la première cause des Marocains mis en évidence par une dynamique de soutien international croissant à l’Initiative marocaine d’autonomie.

 

 

Il faut connaître le passé, pour comprendre le présent et préparer l’avenir

«Nous appelons l’ANC à reconnaître le soutien pionnier du Maroc à la lutte contre l’apartheid, comme l’a reconnu le Président Nelson Mandela dans ses discours, ses livres, ses revues et à travers plusieurs visites au Maroc», exhortent les signataires de ce manifeste. « Avant l’indépendance de l’Algérie et la mise en place de programmes de formation dans ce pays, les combattants de la liberté de l’Armée de libération algérienne et de l’ANC, parmi lesquels Nelson Mandela lui-même, recevaient une formation au Maroc », rappellent les signataires, qui en veulent pour exemple et preuve « l’assistance financière et militaire apportée par le Maroc à l’ANC et à la création de l’armée secrète de Mandela contre l’Apartheid «l’uMKhonto WeSizwe». Il se manifeste également dans le soutien politique, à travers l’accueil du bureau de l’ANC et la promotion politique lors de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), dont le Maroc est membre fondateur, après la Conférence de Casablanca, qui a apporté, entre autres, un soutien fort et clair à la lutte contre le colonialisme et l’apartheid, notent les signataires du Mémorandum.

 

 

Sahara: Pretoria appelée à soutenir le Plan marocain d’autonomie 

« Plus de 100 pays membres des Nations unies soutiennent l’Initiative marocaine d’autonomie » présentée en 2007 à l’ONU, à la base du lancement du dialogue politique pour solder le conflit cinquantenaire autour du Sahara, mettent en exergue les signataires du Mémorandum. Pretoria ne peut plus rester en retrait par rapport à cette dynamique internationale vertueuse en faveur de l’Initiative marocaine », considèrent-ils à juste titre.

Et d’ajouter: «L’ANC et l’Afrique du Sud devraient soutenir les conclusions des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2756 adoptée le 30 octobre 2024, qui appelle le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le « polisario » à négocier de bonne foi et dans un esprit de compromis et à s’asseoir autour de la Table ronde pour parvenir à une solution politique juste, équitable et mutuellement acceptable».

L’Afrique du Sud doit reconnaître le leadership africain du Maroc, agir au mieux des intérêts réciproques et ceux de l’Afrique tout entière 

« Aujourd’hui, le Maroc est un acteur économique important sur le continent africain et abrite d’importants investissements et entreprises sud-africains », font observer les signataires du Mémorandum, en appelant l’ANC et l’Afrique du Sud à « chercher des moyens d’améliorer leur engagement stratégique avec le Maroc, afin de coordonner les politiques et les programmes au profit des peuples africains et d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda progressiste des deux pays partageant les mêmes idées ». « De plus amples synergies entre les deux pays peuvent aider à réaliser les intérêts économiques nationaux des peuples des deux pays et à libérer le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) », relèvent-ils encore.