Bachar al-Assad, par-delà la barbarie (Par: Aziz DAOUDA)

Par: Aziz DAOUDA 

 

J’aurais tant aimé que les images et les vidéos à profusion sur le net depuis la chute de Bachar Al-Assad soient des fakes ou des extraits de films d’horreur.

Elles sont insoutenables à vomir.

Comment un humain au 21è siècle puisse se targuer d’être leader, chef d’Etat dans un pays et permettre à ses fonctionnaires sécuritaires de faire subir à des compatriotes des tortures aussi odieuses, aussi cruelles, aussi dégradantes, aussi déshumanisantes?

Elles étaient aussi dégradantes d’abord et avant tout pour les narcissiques qui en faisaient subir les supplices à d’autres humains, à leur frères et sœurs.

Quel type d’homme était ce Bachar, ce Assad, lion en arabe.

Un lion est supposé d’abord protéger et défendre les siens mais Bachar n’était en fait qu’un lion en poudre de glace, un petit bonhomme de neige avec le nez de Pinocchio, puisque du haut de ses presque deux mètres il va fondre comme neige.

Deux coups de boutoir de quelques hommes armés, sans doute aucun bien épaulés par ailleurs, ont suffi pour le faire fuir tel un rat rentré par inadvertance quelque part. Cette inadvertance dura tout même près de soixante ans partagés entre lui et son père, un autre sanguinaire qui avait fait des pieds et des mains et complotait sans relâche pour étendre ce type de régime et la doctrine de son parti: Baas à l’ensemble de la région et même plus loin. Humilier, dégrader, torturer, tuer sont bien gravés dans leur génome semble-t-il. Le père était tueur, les oncles étaient cruels, les proches étaient sanguinaires. Tous logés à la même enseigne.

Depuis soixante ans, dans des prisons de l’horreur absolue que même Alexandre Aja, réalisant le film «les collines ont des yeux» n’aurait pu imaginer, des hommes et des femmes ont été écorchés vifs, écrasés, pressés, broyés entre deux plaques d’acier. Des hommes et des femmes ont été pendus jusqu’à ce que mort s’en suive au bout de cordes avec une couler bien précise: le rouge.

Chacun et chacune qui pour leur malheur étaient conduits au mouroir de Saydanaya et il doit y en avoir d’autres, devaient subir le rituel de bienvenue. Un rituel documenté dans des vidéos. Ces «clips» sont sans doute une sorte de victoire sur les bourreaux portant l’uniforme de l’horreur. Ils montrent la cruauté humaine sublimée par des fous, des assassins. Ces imbéciles sans doute eux-mêmes étaient victimes du système Assad qui obstruait en eux, lui et ses généraux, jusqu’à la dernière veine de l’humanisme. Victimes probablement mais victimes complices et redevables devant la justice.

Comment ce sanguinaire de chef d’Etat, ce fou, ce névrosé extrême, pouvait-il lui et ses sbires, manger, dormir, se raser devant un miroir, tendre la main à des gens, parler démocratie, promettre la prospérité et la paix au peule tout en sachant que chaque jour que le bon Dieu faisait, des jeunes et des moins jeunes étaient maintenus dans le noir absolu, sous terre, jusqu’à les déposséder de leur humanité, de leur raison et de leur raison d’être.

Comment est-ce qu’un régime comme celui-ci pouvait siéger auprès des autres dans des institutions internationales, profitant d’une tolérance dont on ne peut dire aujourd’hui autre chose qu’elle était indécente.