Revue de presse. Les journaux arabophones ont traité ce lundi 22 juin plusieurs sujets dont notamment l’affaire des deux ministres qui n’ont pas déclaré leurs salariés à la CNSS, le trafic de drogue au sein de la direction du Polisario, la catastrophe de Lalla Maimouna et les accusations de négligence dans la prise en charge d’une femme accidentée à Tétouan.
Après le « sandale » du ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, qui avait « omis » de déclarer à la CNSS la secrétaire qui a travaillé dans son cabinet d’avocat pendant 32 ans, c’est au tour d’un autre ministre du gouvernement actuel de tomber dans le même travers. Il s’agit de Mohamed Amekraz, de surcroît ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle qui, comble d’ironie, préside le conseil d’administration de la CNSS qu’il aurait lui aussi « déplumé » en oubliant de déclarer deux de ses employés dans sa cabinet d’avocat. Terrible similitude entre deux hommes, ministres, avocats et islamistes (PJD) qui défendent les valeurs de la justice et du développement.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition de ce lundi 22 juin, qu’Amekraz a fait comme son frère Ramid en ne payant pas les cotisations sociales de deux secrétaires qui travaillent depuis des années dans son cabinet dont l’une perçoit un salaire de misère de 1.500 dirhams, soit la moitié du SMIG. Le cas du ministre Amekraz serait plus gravissime puisqu’il préside le conseil d’administration de la CNSS, veille à l’application des dispositions du Code de travail qui oblige le chefs d’entreprise à déclarer leurs salariés sans oublier que les inspecteurs du travail qui sont censés contrôler l’application de ces lois sont sous sa tutelle. Comble d’ironie, le ministre Amekraz avait, mercredi dernier devant la commission des affaires sociales, menacé de tous les maux les entreprises qui ne s’acquitteraient pas de leurs dus envers la CNSS.
Polisario-trafiquants de drogue, les liaisons dangereuses
Les camps de Tindouf ont été secoués par un scandale impliquant la direction du Polisario dans le trafic de stupéfiants après le dérapage d’une voiture transportant de la drogue appartenant à un ancien dirigeant des séparatistes. Le quotidien Al Ahdat Al Maghribia rapporte, dans son édition de ce lundi 22 juin, que l’accident qui a lieu dans une région située en face d’Aousserd a été filmé et la vidéo fut relayée par les habitants des camps via les réseaux sociaux. La vidéo montre un véhicule de type 4X4 renversé et plusieurs caisses de drogue dispersées tout autour, surveillés par des éléments armés relevant de l’ancien pseudo « ministre de la défense » Mohamed Lamine Bouhali.
Ce dernier a demandé l’aide du chef des Polisariens, Brahim Ghali, pour essayer de camoufler l’affaire mais la fuite de la vidéo a dévoilé encore une fois l’implication de la direction du Polisario dans des affaires de trafic de drogue et d’armes.
Il faut rappeler que la direction des séparatistes avait en 2012 voulu passer en catimini la révocation de Mohamed Lamine Bouhali et plusieurs de ses collaborateurs militaires. L’ex-dirigeant et ses sbires étaient impliqués dans des opérations de trafics de tous genres et nouaient des relations avec des organisations terroristes qui s‘activaient dans la région du Sahel.
Lalla Maimouma. Retour à la case départ du confinement
Depuis le début de la crise épidémiologique, jamais le ministère de la Santé n’avait enregistré autant de cas positifs comme ce fut le cas dans la zone de Lalla Maimouna dans la région de Kénitra. Les informations parlent de 1000 cas testés positifs recensés au sein des ouvrières travaillant dans les fermes et les unités de conditionnement de fraise qui pullulent dans la région. Pourtant, tout le monde savait qu’il y avait une forte concentration de travailleuses dans ces usines et ces exploitations qui présageait d’une catastrophe épidémique.
Du coup, la multiplication des foyers de contamination a atteint la ville de Kénitra et les communes qui se trouvent dans la province. Une situation inquiétante qui a poussé le ministère de l’Intérieur à prendre des mesures drastiques pour circonscrire la pandémie en retournant à la case départ du confinement. Il a été ainsi procédé à la fermeture des magasins commerciaux, professionnels et des métiers libéraux ainsi que l’arrêt de toutes les activités qui ont repris après l’Aid Al fitr. Des mesures qui ont suscité l’ire de la population envers les autorités locales et le délégué provincial du ministère de la santé qu’ils ont accusé de négligence dans leur lutte contre le coronavirus.
Tétouan, négligence médicale « assassine »!!
Les services du ministère de la Santé de Tétouan ont ouvert une enquête suite à un message posté par un médecin du service de réanimation de l’hôpital Saniat Rmel accusant ses pairs de négligences ayant entraîné le décès d’une femme. Le médecin anesthésiste réanimateur a évoqué l’absence des normes de soins dans le service des urgences, la pénurie des médicaments et le retard dans la prodigation des soins à la femme victime d’un accident grave. Sans oublier, ajoute le même médecin, le refus de la direction de l’hôpital de réceptionner son rapport sur cet incident. Du coup, la délégation du ministère de la Santé à Tétouan a constitué une commission qui, contrairement aux dires du médecin réanimateur, a constaté que le service d’urgence dispose du matériel et des médicaments nécessaires.
La direction de l’hôpital a affirmé qu’elle a refusé de réceptionner le rapport du médecin anesthésiste réanimateur parce qu’il n’a pas suivi la voie hiérarchique. Le quotidien Al Akhbar rapporte dans son édition de ce lundi 22 juin, que les services du ministère de la Santé ont constitué une commission scientifique pour enquêter sur les accusations du médecin notamment en ce qui concerne les négligences dans la prise en charge de la femme accidentée et les critères scientifique utilisés pour traiter l’hémorragie.