Le chiffre est très alarmant. 10% de nos parlementaires sont poursuivis qui pour trafic de drogue, qui pour escroquerie, qui pour abus de confiance, qui pour détournement et dilapidation de deniers publics, qui pour chantage au sexe, qui pour traite humaine… On ne compte plus les scandales !
Face à cette situation intenable, il est difficile de ne pas ressentir un sentiment de déception, une blessure de trahison, ce poison qui s’infiltre dans les veines de la confiance… Une confiance partie en lambeaux et qu’il faut, sinon des décennies, des années, pour rétablir.
Ironie du sort, cela arrive au moment où notre parlement commémore son soixantième anniversaire. Un bien triste anniversaire pour une institution censée représenter le peuple, incarner les valeurs de la démocratie, défendre les causes justes du pays, notamment son intégrité territoriale…
Comment en est-on arrivé là ? Peut-on encore tolérer que les « respectables » parlementaires poursuivis pour des affaires de droit commun siègent encore sous la coupole en toute impunité ? Combien d’années faut-il encore attendre pour que le sacro-saint principe de la constitution de 2011, soit la corrélation de la responsabilité et de la reddition des comptes, devienne une réalité ? Quel sort sera encore réservé à l’appel lancé par le Roi pas plus tard que le 17 janvier 2024 pour l’adoption d’un « Code de déontologie parlementaire qui soit juridiquement contraignant pour les deux chambres de l’institution législative » ?
« Assez ! Ayez crainte de Dieu pour ce qui touche à votre patrie.. Acquittez-vous pleinement des missions qui sont les vôtres, ou bien éclipsez-vous ! Car le Maroc compte des femmes et des hommes honnêtes et sincères envers leur pays », avait affirmé le Roi dans son mémorable discours du 17 juillet 2017. « Désormais, cette situation ne peut perdurer car ce qui est en jeu, ce sont les intérêts de la Nation et ceux des citoyens », avait à juste titre averti le Souverain.
Un avertissement qui semblait tomber dans l’oreille d’un sourd mais qui, fort heureusement, trouve désormais sa résonance dans les tribunaux.
Vivement la justice !