PORTRAIT. ABDELLATIF HAMMOUCHI, LE SHERPA DU ROI MOHAMMED VI… UN VRAI « WORKAHOLIC »

On en sait plus sur l’oeuvre que sur l’auteur, qui a su s’entourer de mystère depuis qu’il a été nommé, en 2005, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en tant que Directeur général de la surveillance du territoire (DGST). Il avait 35 printemps quand il a été désigné par le Souverain à la tête de l’institution au sein de laquelle il a gravi tous les échelons de responsabilité.

Il n’est pas ici question de revenir sur le chemin atypique parcouru par Abdellatif Hammouchi, pour cumuler, dès mai 2015, les postes à la fois de Directeur général de la sûreté nationale (DGSN) et de Directeur général de la surveillance du territoire (DGST). Un livre n’aurait jamais suffi à retracer ce parcours jalonné de titres de gloire, qui lui ont valu de tutoyer les patrons des plus puissants départements de renseignements au monde, y compris et surtout l’ex-directeur de la CIA, Mike Pompéo (actuel Secrétaire d’État américain).

Pas besoin donc de revenir sur ce parcours aussi riche qu’inédit, il a déjà fait couler beaucoup d’encre. Inutile de revenir sur les distinctions qui ont jusqu’ici été décernées à son auteur, en Espagne et en France, entre autres pays.

C’est le mystère du personnage qui a souvent interpellé et suscité la fascination, sans qu’il soit jamais percé. Notre confrère « Assabah » s’est « risqué » non sans succès à le faire en dressant un portrait jusqu’ici inédit de « l’homme le plus secret du royaume ». 

Hammouchi, fils d’agriculteur… et de son oeuvre

L’intérêt de l’exercice auquel s’est livré notre confrère « Assabah » consiste en effet à dévoiler les origines sociales de l’homme d’État qui a choisi, très tôt, avec un dévouement à toute épreuve, de servir son Roi et son pays. Aussi apprenons-nous, non sans admiration, que M. Hammouchi, né dans la localité rurale de Branes (région de Taza), est fils d’agriculteur. Le sens du labeur … et le goût de la « sueur » qui caractérise A. Hammouchi vient peut-être de là.

La mort précoce du père galvanisera davantage cette volonté féroce de se surpasser, comme pourraient en témoigner les ex-camarades de classe de Hammouchi, à Branes, et plus encore à Fès, où il a accompli avec brio ses études universitaires.

La fin des études universitaires marque le début d’une carrière professionnelle fulgurante à Rabat, où il est entré par la grande porte à la Direction générale de la sûreté nationale (DSGN). Son talent précoce s’est alors vite fait remarquer par l’ex-patron de la DGST, le Général Laânigri, qui a eu le mérite de flairer chez lui une capacité d’analyse remarquable et un talent quasi-inné pour le renseignement.

Parler de méritocratie dans le cas de Hammouchi revient à forcer une porte ouverte, tellement ses preuves sont connues et reconnues. À ce mérite indéniable, Hammouchi conjugue cette admirable probité, intégrité et rigueur professionnelle. Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater que depuis son arrivée à la tête de la DGSN-DGST, un effort herculéen a été fourni pour moraliser la fonction de police.