QUE « CASH » VRAIMENT CETTE « FESTIVALITE » QUI GAGNE LE MAROC ?

Les festivals poussent comme des champignons ! Au rythme où ces festivals, – forme moderne de faire la fête -, pullulent au Maroc, surgit un « festival » de questions: ces festivals constituent-ils un indicateur de « la bonne santé culturelle » de notre pays ? Répondent-ils à un réel besoin citoyen en matière d’art et de culture ? Participent-ils effectivement à l’animation de la vie publique ? Sont-ils véritablement un levier d’attraction touristique ? Profitent-ils d’ailleurs à l’artiste marocain ? Ou sont-ils simplement -et fichtrement- une « carte » électorale pour les uns, un filon juteux pour d’autres?

Il faut d’abord préciser qu’un festival est un cheminement et non un aboutissement. Un festival, c’est une année de travail acharné (artistique et pédagogique compris) et seulement une semaine de fête. Or, le scénario est souvent tout autre: une programmation issue du « copinage », souvent les « moins disant », qu’on présente comme des créatures étranges le temps d’une manifestation, après quoi on fait laver la vaisselle. Au revoir, à la prochaine édition!

A défaut d’un réel concept pour ne pas parler de vision, -c’est trop demander à l’élu du coin!, ces manifestations sont généralement improvisés et ne remplissent pas leur fonction d’activité culturelle ou de loisir, à plus forte raison leur fonction sociale bien spécifique.

Les discours cachent souvent des pratiques peu amènes. On a beau arguer du « rayonnement culturel », de l' »épanouissement du citoyen », des « opportunités de travail » pour les artistes, etc, ces slogans restent à prouver.

Il faut revoir de fond en comble la politique d’aide aux festivals. On ne peut parler d’obligations de moyens et faire l’impasse sur l’obligation de résultat.