L’Algérie a réagi violemment dimanche au projet marocain d’expropriation des terrains appartenant à l’ambassade algérienne à Rabat, un projet que le Maroc justifie par des besoins d’extension de ses infrastructures administratives et diplomatiques. « Le Royaume du Maroc s’est engagé dans une nouvelle phase escalatoire dans ses comportements provocateurs à l’égard de l’Algérie. Ces nouvelles provocations se sont manifestées à travers le projet de confiscation des prémices de l’ambassade de l’Etat algérien au Maroc », indique un communiqué du MAE algérien, relayé à grand roulement de tambour par la presse algérienne.
Puisant comme à l’accoutumée dans le lexique de la surenchère verbeuse et les vociférations menaçantes puériles, Alger a affirmé qu’elle « répondra par tous les moyens qu’elle jugera appropriés » à ce qu’elle a sournoisement qualifié de « provocations » marocaines à l’égard de l’Algérie.
A la menace creuse et ridicule, s’ajoute cette sempiternelle posture victimaire servie à toutes les sauces par un régime algérien aux abois.
Quid de cette réponse « par tous les moyens appropriés » aux prétendues provocations marocaines? Tenez, « le gouvernement algérien aura recours à toutes les voies et à tous les moyens de droit disponibles, notamment dans le cadre des Nations Unies pour assurer le respect de ses intérêts ».
« Il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale », a enchéri le gouvernement à coloration vert-kaki, estimant que « le projet marocain qui s’inscrit en contravention avec les pratiques internationales civilisées déroge gravement aux obligations de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui lui imposent de respecter et de protéger les ambassades sur son territoire quelles que soient les circonstances ».
Alger a juste oublié de dire qu’elle a rompu, de manière unilatérale le 24 août 2021, ses relations diplomatiques avec le Maroc, fermé le gazoduc Maghreb-Europe passant par le territoire marocain, fermé son espace aérien au Maroc, autorisé l’ouverture d’une officine dite de représentation de la chimérique « république du Rif », sans compter le financement depuis cinquante ans de la milice séparatiste du « polisario »… Pareils cas, n’eût été la retenue et la sagesse marocaine, auraient constitué un « casus belli » en vertu du droit international, celui-là même dont se gargarise aujourd’hui la junte algérienne.
Ce communiqué pétaradant dont s’est fendu aujourd’hui la présidence algérienne trahit une nouvelle tentative de tromperie grossière destinée à détourner l’attention de son opinion publique de l’impasse politique, institutionnelle, économique et sociale où s’est empêtré le « Titanic Algérie ». Il met en abyme un nouveau scénario d’escalade savamment orchestré pour tenter de faire avaler la couleuvre d’un second mandat au profit du président Tebboune, à l’horizon de la présidentielle de décembre 2024.