Israël a annoncé dans la nuit de jeudi 2 à vendredi 3 novembre 2023 renvoyer à Gaza tous les travailleurs gazaouis bloqués depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, et « couper tous les liens » avec le territoire contrôlé par l’organisation islamiste.
« Les travailleurs de Gaza qui se trouvaient en Israël le jour du début de la guerre vont être renvoyés à Gaza », a indiqué le cabinet de sécurité israélien dans un communiqué, quelques heures après avoir achevé l’encerclement du territoire.
De façon générale, « Israël coupe tous les liens avec Gaza, il n’y aura plus de travailleurs palestiniens de Gaza », a souligné le cabinet.
Quelque 18 500 Gazaouis bénéficiaient d’un permis de travail en Israël au moment du déclenchement de la guerre, selon le Cogat, l’organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.
Contacté par l’AFP, le Cogat n’a pas immédiatement fourni le nombre de travailleurs gazaouis qui se trouvaient en Israël au moment du début du conflit. Ce chiffre a été évalué à jusqu’à 4 000 personnes par des médias israéliens
Le Hezbollah attaque et menace
Le Hezbollah libanais a annoncé jeudi avoir mené des attaques simultanées sur « 19 positions » israéliennes, auxquelles Israël a riposté avec une « vaste frappe », qui a fait cinq morts, selon l’agence officielle à Beyrouth.
Cette escalade à la frontière libano-israélienne survient à la veille d’un discours très attendu de Hassan Nasrallah, le chef du puissant Hezbollah pro iranien, allié du Hamas palestinien qui est en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
Dans un communiqué, le Hezbollah a indiqué qu’à 13 h 30 GMT ses combattants avaient attaqué « au même moment 19 positions et sites militaires sionistes à l’aide de missiles guidés, d’obus » et autres armes.
Il a ajouté qu’en même temps, il avait attaqué une caserne israélienne à l’aide de « deux drones remplis d’une grande quantité d’explosifs » dans la zone frontalière contestée des Fermes de Chebaa.
Plus tard, la branche armée du Hamas au Liban, où sont basés des combattants palestiniens, a déclaré dans un message sur Telegram avoir « frappé avec 12 missiles » la ville de Kyriat Shmona, dans le nord d’Israël, « en réponse aux massacres de l’occupation contre notre peuple à Gaza ».
Ces tirs ont fait deux blessés à Kiryat Shmona, selon les services de secours israéliens.
En réponse aux tirs du Hezbollah, l’armée israélienne a annoncé ensuite avoir mené une « vaste frappe » contre le Hezbollah.
Rassemblement pro palestinien toléré à Paris
La préfecture de police n’a pas interdit la tenue à Paris samedi 4 novembre 2023 d’une manifestation de soutien au peuple palestinien.
« S’il n’interdit pas cette manifestation, le préfet de police maintient cependant sa posture de fermeté adoptée depuis le début du conflit » entre Israël et le Hamas, a expliqué la préfecture de police dans un communiqué, rappelant qu’elle ne « tolérera aucun débordement ». Le préfet de police Laurent Nuñez avait rencontré les organisateurs jeudi.
Cette « marche contre la guerre » est prévue entre 14 h et 19 h sur un parcours allant de la place de la République à celle de la Nation.
L’appel à manifester – signé par la CGT, FSU, l’UNEF, LFI, EELV, le PCF ou encore le NPA – demande un « cessez-le-feu immédiat », un « arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population », une « levée immédiate du blocus » et une « protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie ».
« Rien n’a été fait depuis trois semaines pour stopper l’engrenage des tueries », a encore déploré jeudi dans un communiqué le PCF, épinglant « la lâcheté et la complicité diplomatiques » qui ont, selon lui, « donné un blanc-seing au gouvernement d’extrême droite de Netanyahou ».
Initialement en retrait, le Parti socialiste a finalement appelé lui aussi, jeudi, à « se joindre à toutes les initiatives et marches organisées samedi ». Des rassemblements sont prévus dans d’autres villes de France.
« Le parti socialiste appelle à se mobiliser le 4 novembre pour la libération des otages, un cessez-le-feu immédiat, la recherche d’une solution politique », indique le PS, qui précise « appeler à se joindre à toutes les initiatives et marches organisées […] pour toutes ces raisons et sur ces seules revendications, dans la gravité de la situation et le respect ».
Les États-Unis veulent une pause « temporaire, localisée »
La « pause » humanitaire dans la bande de Gaza défendue par le président Joe Biden implique une cessation des hostilités « temporaire » et « localisée », pas un cessez-le-feu général, a précisé jeudi la Maison Blanche.
« Par pause humanitaire, nous entendons quelque chose de temporaire, de localisé, de concentré sur un objectif particulier, l’aide humanitaire entre et les gens sortent », a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine.
« Chaque pause devrait être négociée séparément mais l’idée est que dans un espace géographique donné, pendant une durée limitée, il y ait une cessation des hostilités suffisante » pour mener à bien un objectif précis, a indiqué Kirby, ajoutant que les États-Unis « ne penchaient pas pour un cessez-le-feu général à ce stade ».
« Un cessez-le-feu général, c’est un arrêt des combats sur tous les fronts, partout, et tout le monde dépose les armes […] C’est habituellement pour tenter de mettre fin aux hostilités, d’obtenir une trêve ou une sorte de fin à la guerre », a poursuivi le porte-parole américain, rejetant cette idée.
« Comme je l’ai déjà dit, nous pensons qu’un cessez-le-feu profiterait au Hamas en leur permettant de respirer et de continuer à concevoir et réaliser des attaques contre le peuple israélien ».
Source: AFP