L’attaque du Hamas contre Israël justifierait-elle la coupure d’électricité, d’eau et de gaz à la population de Gaza? L’utilisation de bombes au phosphore blanc contre les zones urbaines surpeuplées? L’évacuation, en 24 heures, de 1,1 million d’habitants du nord vers le sud de l’enclave palestinienne?
Il est évident que rien, vraiment rien, ne justifierait ces crimes de guerre commis au nom du « droit d’Israël à se défendre », pas plus d’ailleurs que l’atteinte à la vie de civils israéliens, eux-mêmes victimes de l’arrogance criminelle de leurs dirigeants qui ne veulent toujours pas s’asseoir à la table pour négocier une « solution à deux Etats », seule et unique alternative à cette guerre qui, 76 ans après, continue d’engendrer des drames inutiles.
La guerre dont Gaza est à nouveau le théâtre vient nous rappeler l’évidence d’une issue politique à ce conflit plus que septuagénaire, tout en s’interrogeant sur les (f)acteurs de blocage sur ce chemin difficile vers la « paix des braves » appelée des voeux et hautes luttes de feu Yasser Arafat, il y a maintenant vingt-cinq ans.
Palestine, victime de la guerre secrète que se livrent Israël et l’Iran
Il y a tout juste une semaine, le porte-parole des Brigades d’al-Qassam, bras armé du mouvement palestinien « Hamas », saluait solennellement « le soutien financier et militaire de l’Iran » à l’opération « Déluge d’al-Aqsa ». Certes, le peuple palestinien a le droit de lutter par tous les moyens, y compris par les armes, pour libérer ses territoires occupés par Israël. Mais on est en droit de se demander si l’Iran n’est pas en train d’instrumentaliser ce même droit pour faire passer son agenda destructeur dans la région. Et ce ne sont surtout pas les Irakiens, les Syriens, les Libanais, les Yéménites, et j’en oublie, qui diront le contraire. Un simple coup d’oeil suffit pour s’apercevoir de l’ampleur des destructions savamment orchestrées par les architectes du chaos, fossoyeurs de cet espoir de paix commune.
Le 1er Mai 2018, le Maroc avait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran après avoir établi la preuve que Téhéran armait et entraînait, par le biais de son proxit au Sud-Liban (Hezbollah), les milices séparatistes du « polisario ». Aucun pays arabe, du Golfe à l’Océan, n’est à l’abri des visées perfides, de surcroît malveillantes, des Mollahs d’Iran.
Il faut être atteint de cécité pour ne voir dans la folie meurtrière qui s’abat actuellement sur la population de Gaza, qu’une réponse à l’attaque du Hamas contre Israël. Elle ne peut servir d’écran de fumée pour masquer le rôle diabolique d’un régime iranien qui n’a jamais réellement aidé les Palestiniens à construire des hôpitaux, des écoles, des ponts et des routes, entre autres infrastructures vitales à un peuple assiégé, affamé et meurtri par tant de guerres et d’injustices.
Soyons lucides: l’interférence iranienne dans le conflit israélo-palestinien n’apportera que des drames supplémentaires au peuple palestinien frère et davantage d’obstacles sur la voie de la paix. L’Iran ne peut continuer de prôner la « destruction d’Israël » sans compromettre le principe communément admis de la « solution à deux Etats », seul espoir pour solder un conflit qui n’a que trop duré.
Le soutien inconditionnel (et aveugle) de l’Occident à Israël s’expliquerait en grande partie par cette vérité. Et encore une fois malheureusement, c’est le peuple palestinien qui va devoir le payer de sa chair. De son âme.
Triste, vraiment triste…