Quinze Libyens ont été tués et des dizaines d’autres blessés au cours des dernières 48 heures dans des tirs de roquettes sur Tripoli, a annoncé vendredi le Gouvernement d’Union Nationale (GNA).
Des roquettes se sont abattues vendredi avant l’aube sur un quartier peuplé du centre-ville, Zawiyat al-Dahmani, où siègent le ministère des Affaires étrangères du GNA et les ambassades de Turquie et d’Italie, tuant deux policiers et un civil, a précisé le porte-parole du ministère libyen de la Santé, Amine al-Hachemi.
M. Al-Hachemi a condamné cette attaque « contraire aux lois internationales et humanitaires qui garantissent la protection des représentations diplomatiques ».
Depuis mercredi, 13 civils et deux policiers ont été tuées et 50 autres civils blessés dans des tirs de roquettes qui ont visé plusieurs quartiers de la capitale, selon la même source, qui ajoute que « ces bombardements ont fait d’importants dégâts matériels, notamment à Abou Slim et Tajoura », respectivement dans le sud et l’est de Tripoli.
La semaine dernière, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a appelé les parties en conflit dans ce pays à la reprise des négociations entamées en février à Genève dans la perspective de parvenir à un cessez-le-feu durable.
Dans son communiqué, la mission onusienne a exhorté les deux camps à « reprendre les pourparlers de la Commission militaire (…) afin d’aboutir à un cessez-le-feu durable ».
Elle a de même appelé les parties en conflit, le Gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli et les forces du Maréchal Haftar, à « s’abstenir de tout acte ou propos provocateur ».
La Manul a également appelé les Etats « qui alimentent directement le conflit en (…) fournissant des armes et des mercenaires (…) à user de leur influence pour respecter et faire respecter l’embargo sur les armes », décrété par l’ONU.
Cet appel lancé par l’ONU intervient au lendemain de l’annonce par le maréchal d’une trêve unilatérale qui a été rejetée par le Gouvernement d’union nationale, reconnu par l’ONU.
Le GNA souhaite en effet que toute trêve soit accompagnée par des « garanties et des mécanismes internationaux » pour surveiller son application.
Dans ce sens, il réclame la reprise des travaux de la Commission militaire qui était chargée de définir les conditions d’un cessez-le-feu et de surveiller son application, sous la supervision de la Manul.
Les travaux de cette commission, constituée de cinq hauts responsables militaires pour chaque camp, avaient été suspendus après une deuxième réunion en février à Genève.
Fin janvier à Berlin, les pays impliqués dans le conflit se sont engagés à respecter un embargo sur les armes et à soutenir un cessez-le-feu, mais les deux camps ont continué à être approvisionnés en armes et en mercenaires par leurs alliés, selon l’ONU.
Les combats, qui se poursuivent à Tripoli et dans d’autres régions de l’ouest du pays depuis le début, le 4 avril 2019, de l’offensive du maréchal Haftar contre la capitale, avaient fait des centaines de morts.
La Manul avait fait état de 64 morts et 67 blessés parmi les civils durant les trois premiers mois de l’année, déplorant une hausse par rapport à la même période en 2019.