La Fédération marocaine des éditeurs des journaux (FMEJ) et la Fédération nationale du journalisme, de l’information et de la communication affiliée à l’UMT (FNJIC-UMT) ont exprimé vendredi leur engagement à s’impliquer dans la mise à niveau du secteur de la presse et l’amélioration des conditions des professionnels selon une approche globale et sans exclusive.
”À quelques jours de l’expiration du mandat légal du Conseil National de la Presse (CNP), et ce, après une prolongation de six mois en vue d’organiser des élections pour le renouvellement de ses structures et au vu aussi des tergiversations persistantes sur les plans de l’application de la loi et le respect des institutions et de la Constitution du Royaume, à l’appui d’une démarche démocratique et suite également à la multiplication de déclarations ambiguës pouvant attiser la crise, maintenir le statu quo ou encore privilégier l’option de prolongations consécutives du mandat, la FMEJ et le FNJIC-UMT ne peuvent qu’exprimer leur attachement à une démarche démocratique et constitutionnelle dans le traitement des problèmes du secteur ainsi que l’élection de ses instances et organisations”, relèvent les deux Fédérations dans un communiqué conjoint parvenu vendredi à la MAP.
Tout en notant que le CNP est issu des élections conformément à l’article 28 de la Constitution et doit toujours respecter le principe de l’alternance et le mode électif, le communiqué déplore ”les agissements de certaines composantes dudit Conseil en violation de la Constitution, la loi et la déontologie”, ”ce qui a gravement nuit à l’image de ce Conseil censé donné l’exemple en matière de respect de la Constitution et en faveur de la promotion des principes démocratiques”, selon les deux Fédérations.
”Pourtant, le gouvernement a annoncé officiellement que cette prolongation de six mois du mandat du CNP est exceptionnelle pour lui permettre d’organiser ses élections mais nous constatons aujourd’hui que les six mois se sont écoulés et rien à l’horizon, que des atermoiements inexpliqués”, observe le communiqué avant de pointer ”des intentions cachées prenant la forme d’une proposition de loi qui s’attaque aux fondamentaux de l’élection et de l’alternance tout en privilégiant une représentativité sur mesure via une loi organique”.
”Mais quand bien même ce plan est passé à la trappe, il n’en reste pas moins qu’en tant que membres de ce Conseil, nous ressentons de la gêne d’appartenir à une institution au sein de laquelle certains cherchent à priver les journalistes de leur droit élémentaire de choisir démocratiquement leurs représentants”, relève-t-on de même source.
Les deux Fédérations déplorent également le fait que « la journée d’étude organisée par le gouvernement au siège de la Chambre des représentants malgré toutes les manœuvres discriminatoires, n’a pas donné lieu à des conclusions hormis les propos du président de la première Chambre qui a conclu son allocution en plaidant pour une loi-cadre régissant le secteur », réitérant leur ”refus catégorique d’une constitution nominative du Conseil National de la Presse”.
Cela étant précisé, la FMEJ et la FNJIC-UMT soulignent « la nécessité de réviser le code de la presse dans sa totalité et sans précipitation en s’appuyant notamment sur les conclusions et recommandations de la ladite journée d’étude organisée à la Chambre des représentants suggérant une loi-cadre, ce qui nécessite beaucoup de temps et du coup, le CNP ne devrait pas être en otage mais tout au contraire, un acteur qui dispose pleinement de touts les attributs déontologiques et démocratiques ».
Et de mettre en garde contre « les dérives accentuant la crise ou encore les velléités de certains opportunistes qui cherchent à renier les acquis en matière de liberté d’expression consacrée par le Royaume depuis la loi de 1958 en imposant des conditions restrictives et impossibles à remplir pour l’exercice de la profession ou encore pour la constitution d’entreprises de presse, ce qui n’est n’est pas compatible avec les normes internationales ou encore la volonté royale et la Constitution ».
Le communiqué met aussi en garde contre « les tentatives visant à exclure la majorité des représentants du secteur de la presse nationale et de traiter avec des institutions sans aucune considération du niveau de représentativité”, citant à l’appui l’accord conclu dernièrement alors qu' »il aurait été possible de réaliser des acquis encore plus importants si les parties en question avaient privilégié une démarche participative au lieu d’instrumentaliser le volet social ».
Tout en s’insurgeant contre la privation des journalistes de leur droit à choisir leurs représentants audit Conseil, les deux Fédérations ”se réservent le droit de prendre les décisions qui s’imposent en conformité avec leur conscience professionnelle et leur engagement déontologique vis-à-vis de leurs membres et militants, y compris tous les moyens légitimes et ce, à l’aune des nouveautés et leur compatibilité avec la Constitution, la loi et nos convictions démocratiques”, conclut le communiqué.