Hajar Boudraa, 30 ans, est au coeur d’une vive polémique en Italie. Et pour cause, elle est en passe de devenir la première magistrate voilée dans le pays de la Botte. «Je fais un stage en tant que substitut du procureur à Vérone. Je comparais à l’audience, devant le juge de paix, avec la toge et le voile. Et je sens que je suis au bon endroit , comme j’aimerais l’être », déclare-t-elle dans une interview à «La Stampa».
Issue d’une famille modeste, Hajar Boudraa, née au Maroc et arrivée en Italie à l’âge de 5 ans, a réussi à obtenir un diplôme en droit et décrocher bientôt le Graal de la première femme magistrat en Italie à porter le voile.
Le port du voile semble reléguer au second plan le mérité indéniable de la jeune marocaine, fille d’ouvrier agricole, au point de susciter une vive polémique en Italie. Cette question du voile «semble scandaliser l’opinion publique», affirme Marco Baratto, expert italien en questions religieuses, dans une déclaration à lecollimateur.ma.
« Personnellement, je ne trouve pas scandaleux qu’une femme de confession musulmane puisse porter un voile sur la tête. En fait, pour un croyant, c’est un symbole de respect pour le Tout-Puissant, pour le créateur », estime M. Baratto, avertissant contre tout amalgame être le voile imposé d’en haut, le cas échéant en Iran, et le voile en tant que choix individuel, comme en atteste Hajar Boudraâ.