Les propos tenus par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, jeudi 13 octobre devant le collège d’Europe à Bruges, suscitent une vague d’indignation à travers le monde. En cause, cette métaphore au relent délibérément raciste qu’il a utilisée: « L’Europe est un jardin, le reste du monde est une jungle ».
Josep Borrel is factual: « we have built a garden… most of the rest of the world is a jungle » … missing is the fact that much of the « garden » was built by colonizing & extracting resources from Africa, Asia, Middle East & Latin America? #josepborrell #EuropeanUnion pic.twitter.com/TTVwrJt0ck
— تَمّام فرحات Tammam Farhat (@tfarhat) October 15, 2022
M. Borrell semble oublier que le « jardin européen » a été construit sur les ruines d’autres continents et au détriment d’autres peuples, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique Latine, dont les richesses continuent d’être pillées par les preux chevaliers du droit-de-l’hommisme bon teint.
M. Borrell a tenu ce propos dangereusement clivant alors qu’il s’exprimait sur le conflit russo-ukrainien. À ce sujet, il a troqué son costume de diplomate contre l’uniforme du militaire: il a promis une « réponse militaire » qui « anéantira l’armée russe » en cas d’attaque nucléaire de Moscou en Ukraine.
Des propos qui, relevés dans la bouche d’un diplomate, résonnent faux. Autant que ce Vieux-Continent qui, outre son arrogance, démontre une impuissance déconcertante à peser sur le cours des événements.