Dans son discours inaugural de la 1ère session de la 2ème année législative de la 11ème législature, le Roi Mohammed VI a abordé deux thèmes hautement stratégiques: la problématique de l’eau et la promotion de l’investissement productif.
« L’état actuel des ressources hydriques nous interpelle tous, gouvernement, institutions et citoyens », a d’emblée souligné le Souverain, précisant que cette problématique « exige de nous, un devoir de vérité et de responsabilité, dans notre action pour remédier aux faiblesses et aux carences qu’elle révèle ».
Le Maroc n’est certes pas le seul pays touché par la sécheresse et la rareté des ressources hydriques, note le Souverain. Soit, le Royaume se trouve désormais dans une situation de « stress hydrique structurel » et « la seule construction d’équipements hydrauliques, si indispensable et importante soit-elle, ne suffit pas à régler tous les problèmes ».
Mise en garde contre toute instrumentalisation de la problématique de l’eau à des fins de surenchère politique
Le Souverain a averti que le problème de l’eau ne doit pas servir de prétexte à la surenchère politique, ni d’argument pour alimenter des tensions sociales, notant qu’il « nous incombe, à nous tous, en tant que Marocains, de redoubler d’efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l’eau ».
En ce sens, SM le Roi a appelé à un changement véritable de comportement dans notre rapport à l’eau, estimant qu’en la matière, les administrations et les services publics se doivent de donner l’exemple.
« Il faut également assurer une gestion optimale de la demande, en concomitance avec les réalisations en cours, en matière de mobilisation des ressources hydriques », a indiqué le Souverain, expliquant qu’à moyen terme, il conviendra de renforcer notre politique volontariste de l’eau et de rattraper le retard dans ce domaine.
En effet, a souligné SM le Roi, « le devoir de responsabilité impose désormais des choix durables et intégrés, ainsi que davantage de solidarité et d’efficacité et ce, dans le cadre du nouveau Plan national de l’eau dont Nous appelons de nos vœux la mise en œuvre diligente ».
Dans ce sens, le Souverain a mis l’accent sur quatre principales orientations à savoir, la nécessité de lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et technologies nouvelles, l’exploitation rationnelle des eaux souterraines, et le non recours au pompage illégal et au creusement de puits anarchiques.
La troisième orientation, a dit SM le Roi, consiste à garder à l’esprit que la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais qu’elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs.
Quatrièmement, a ajouté le Souverain, il est indispensable de prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, de considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût.
SM le Roi a rappelé que le contexte de sécheresse exceptionnelle que traverse le Maroc, la plus intense qu’il ait connue depuis plus de trois décennies, a dicté l’adoption, dès le mois de février dernier, de mesures d’anticipation visant à garantir la disponibilité de l’eau potable, à soutenir les agriculteurs et à préserver le bétail.
Dans le même élan, plusieurs séances de travail ont été consacrées à l’examen de cette question, aboutissant à l’élaboration du Programme national prioritaire de l’Eau 2022-2027, a poursuivi le Souverain, rappelant la poursuite avec constance et détermination de la politique de construction des barrages, et réitérant l’attachement à accélérer la réalisation de ce Programme dont les projets sont répartis à l’échelle de tout le Royaume.
Investissement: « il reste beaucoup à accomplir »
Le Roi Mohammed VI a appelé à la mobilisation de toutes les institutions et de tous les acteurs du secteur privé, et à une attitude responsable pour promouvoir l’investissement en tant que secteur vital pour l’essor du Royaume.
« L’investissement étant l’affaire de toutes les institutions et de tous les acteurs du secteur privé, Nous soulignons que chacun doit rester mobilisé et afficher une attitude responsable à l’effet de promouvoir ce secteur vital pour l’essor de notre pays », a souligné le Roi
Le Souverain a indiqué, dans ce sens, que l’objectif stratégique recherché est que le secteur privé occupe la place qui lui échoit dans le domaine de l’investissement, celle d’une force motrice effective de l’économie nationale.
Le Roi a affirmé, par ailleurs, qu’il convient que les entreprises marocaines et leurs organisations nationales, régionales et sectorielles assument leur fonction de catalyseurs de l’investissement et de l’entrepreneuriat.
De son côté, le secteur bancaire et financier national se doit de soutenir et financer la nouvelle génération d’entrepreneurs et d’investisseurs, notamment les jeunes ainsi que les petites et moyennes entreprises, a poursuivi le Souverain, qui n’a pas manqué de souligner l’importance des investissements des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
«(…) Nous préconisons, à nouveau, qu’une attention particulière soit portée aux investissements et aux initiatives des membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger», a relevé SM le Roi.
Pour atteindre les objectifs souhaités, SM le Roi a exhorté le gouvernement, en partenariat avec les secteurs privé et bancaire, à traduire leurs engagements respectifs dans un Pacte National pour l’Investissement, notant que ce dispositif vise à mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements et à créer 500 mille emplois, au cours de la période 2022-2026.
Le Souverain a également mis l’accent sur l’importance de l’investissement productif en tant que levier essentiel pour la relance de l’économie nationale et l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs.
En effet, a précisé le Souverain, ces filières offrent des opportunités d’emploi aux jeunes et apportent des sources de financement aux différents programmes sociaux et de développement.
« A cet égard, Notre souhait est que la nouvelle Charte nationale de l’investissement donne une impulsion tangible à l’attractivité du Maroc pour les investissements privés, tant nationaux qu’étrangers », a dit SM le Roi, soulignant qu’il convient de lever les obstacles qui continuent d’entraver une relance effective de l’investissement national, sur tous les plans.
Les Centres régionaux d’investissement (CRI) sont donc appelés à superviser l’intégralité du processus d’investissement et à en accroître l’efficience, a précisé le Souverain, relevant que les CRI sont également chargés d’assurer de meilleurs services d’accompagnement et d’encadrement au profit des porteurs de projets, jusqu’à leur concrétisation finale.
Pour cela, les CRI doivent bénéficier de l’appui de l’ensemble des parties prenantes, tant au niveau central que territorial, a affirmé le Souverain.
S’agissant du climat des affaires, SM le Roi a noté que les réformes structurelles engagées sous Notre impulsion ont permis d’améliorer l’image et la performance du Maroc dans ce domaine.
Cependant, malgré les résultats obtenus, il reste beaucoup à accomplir pour libérer les énergies, tirer le meilleur parti des potentialités nationales, encourager l’initiative privée, drainer davantage d’investissements étrangers, a fait observer le Souverain.
A ce propos, SM le Roi a insisté à nouveau sur la nécessité de la mise en œuvre effective de la Charte de déconcentration administrative, la simplification et la digitalisation des procédures, la facilitation de l’accès au foncier et aux énergies vertes, l’appui financier aux porteurs de projets.
Afin de renforcer la confiance de ceux qui veulent opérer des investissements productifs dans notre pays, SM le Roi a appelé à la consolidation des règles de la concurrence loyale, à la mise en œuvre effective des mécanismes de médiation et d’arbitrage pour le règlement des litiges.