Une déclaration tweetée il y a deux ans par l’ex-guérillero Gustavo Petro, investi le 7 août en tant que nouveau président de la république de Colombie, explique sa décision de reconnaître l’entité chimérique nommée « rasd ». « À une époque, nous avions ensemble pris les chemins (d’entraînement) au milieu des déserts (de Tindouf) », avait-t-il en effet dit dans ce tweet qui date de 2020 (voir ci-dessous).
Sobre todo que reconocer a la seudo Rep. Saharaui obedece justamente a la época en que el M19 no buscaba la paz y entrenaba en los campamentos del Polisario según reconoce @petrogustavo mismo!
Esto da fe de que Colombia no ha tomado una decisión soberana sino impuesta por Argelia pic.twitter.com/cJ8Cfp99nS— Marruecos12 (@Marruecos_12) August 12, 2022
Le nouveau maître de Bogota reconnaît ainsi clairement que l’Algérie a entraîné, dans les camps du mouvement séparatiste du « polisario », son mouvement de guérilla (M19, né dans les années 70), lequel a tué des milliers de civils colombiens innocents.
Il n’est donc pas fortuit que la première décision prise par l’ancien maquisard ait été la reconnaissance de cet autre mouvement de guérilla terré à Tindouf. La junte algérienne lui a sûrement demandé de « régler la facture » en reconnaissant la pseudo-« rasd ».
En prenant cette décision chaotique, en déphasage avec les nouvelles réalités géopolitiques et surtout au préjudice d’un travail patient mené par ses prédécesseurs conservateurs de concert avec les autorités marocaines pour bâtir des relations fructueuses, Gustavo Petro démontre qu’il est resté prisonnier de son passé de guérillero.
Il n’est pas fortuit non plus que, dès son investiture, M. Gustavo ait promis de mettre fin à « la guerre anti-drogue », voire « blanchir » les cartels de drogue poussant l’impunité jusqu’à leur promettre des « privilèges juridiques »!!! Outre l’ELN, de puissants gangs de trafiquants de drogue tels que le Clan del Golfo, dirigé par le baron « Otoniel » extradé cette année aux Etats-Unis, imposent leur loi dans plusieurs régions du pays. Et les dissidents des FARC défient également l’Etat grâce aux ressources provenant de l’exploitation minière illégale et, surtout, du trafic de drogue.
Cette amnistie annoncée constitue une véritable offense aux victimes tragiques des FARC et des cartels de drogue qui vont sûrement reprendre du poil de la bête durant les quatre prochaines années du mandat de Gustavo Petro.
Autant dire un grand bond en arrière pour le peuple colombien ami, autant sur le plan interne qu’externe. Et ce n’est surtout pas cette décision de reconnaître la pseudo « république sahraouie » qui va lui permettre de servir l’image de Bogota à l’échelle internationale.