Décidée à se passer du gaz algérien, suite à la fermeture unilatérale par l’Algérie du gazoduc Maghreb Europe (GME), à son incapacité d’honorer ses engagements et à la politique algérienne de chantage, l’Espagne a réduit drastiquement ses importations de l’Algérie, au profit du gaz américain.
Au premier semestre 2022, les États-Unis ont ainsi consolidé leur position de principal fournisseur de gaz de l’Espagne, 34,4 % des achats (78.078 GWh) ayant été acheminés depuis le pays nord-américain.
Selon les données du dernier bulletin statistique de l’opérateur gazier espagnol « Enagas », publiées lundi, les chiffres cumulés du premier semestre indiquent que les importations américaines de gaz ont été multipliées par 4,3, passant de 18.184 GWh au premier semestre 2021 à 78.078 GWh entre janvier et juin 2022.
De même, les 10.618 GWh de gaz importés des États-Unis en juin 2022 représentent une augmentation de 764,65% par rapport aux 1.228 GWh achetés au cours du même mois l’année dernière, soit une multiplication par plus de huit.
Les importations de gaz en provenance d’Algérie ont chuté de 41,11% au premier semestre 2022 par rapport à la même période de l’année précédente, tandis que les achats de cette matière première en provenance de Russie ont augmenté de 3,2% en glissement annuel au cours des six premiers mois de l’année.
Concrètement, au cours du premier semestre, l’Espagne a acheté 55.962 gigawattheures (GWh) de gaz à l’Algérie, dont 51.484 GWh (92%) sont arrivés par gazoduc (Medgaz) et le reste par méthaniers sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).
Ces chiffres représentent une baisse du gaz algérien arrivant en Espagne par gazoduc de 40% par rapport au premier semestre 2021, selon Enagas.
Outre les États-Unis et la Russie, le Nigeria est également l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Espagne, étant donné qu’au cours du premier semestre de l’année, 14% des importations de cette matière première provenaient de ce pays.