COUP DE TONNERRE DANS LE « SIEL » DE RABAT: NE PAS SE TROMPER DE COMBAT !

Avant même son inauguration, prévue le 3 juin 2022, le SIEL de Rabat résonne déjà des premiers coups de tonnerre!

Paraît-il, il y a grave! La question est toutefois un classique du genre: Pourquoi inviter « fûlan » et exclure « ûlan »?

C’est en tout cas ce qui ressort des quelques « lettres ouvertes » adressées au ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaïd, et dont lecollimateur détient copie.

Certes, on peut trouver à redire sur le retour (éternel) de quelques visages qui passent plus de temps à squatter les couloirs du département de la culture qu’à contribuer réellement à l’enrichissement de la production éditoriale nationale. Le microcosme culturel, comme celui de la presse d’ailleurs, regorge de ces « créatures » qui veulent se servir plutôt que servir.

La frustration de certains peut être compréhensible, je pense particulièrement à cette jeune génération d’écrivains qui émerge de la « marge », et souvent à compte d’auteur, et dont nombre ont été distingués dernièrement de prestigieux prix à l’échelle arabe, voire au-delà. Ceux-là auraient dû être nécessairement invités et présentés au lecteur marocain.

Quant aux agitateurs professionnels, -les grosses gueules, pour reprendre une expression chère à feu Mohamed Zef-Zaf-, quoi de mieux à leur opposer que cette citation de Djalâl ad-Dîn Rûmi: « Elève tes mots, pas ta voix. C’est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre »!

Au choc d’ego, privilégions le « choc » d’arguments et d’idées qui fait cruellement défaut chez nous.  L’écrivain n’est pas une créature de cirque pour s’accommoder de quelques apparitions circonstancielles devant le public. Ce qui est attendu de lui, ce n’est pas de faire « l’important », mais d’être utile et faire oeuvre utile. C’est à l’oeuvre qu’on connaît l’auteur!

Or, cela est loin d’être le cas de ce côté où la culture du résultat n’a pas encore droit de cité. L’offre littéraire, toutes proportions gardées, reste en -deça des attentes, elle est parfois  d’une médiocrité déconcertante. 

Il est vrai que la responsabilité incombe aussi à certains éditeurs qui pensent plus à leur chiffre d’affaires qu’à la valeur ajoutée réelle d’une oeuvre, littéraire, artistique, ou scientifique. On comprend dès lors pourquoi nos meilleurs écrivains préfèrent se faire éditer ailleurs.

Il est vrai qu’en amont aussi, l’effort pour booster la création et la lecture, reste très timide, voire négligeable au regard de la bataille rangée que livrent les stars de « routini al yaoumi », pour ne citer que ce « symbole » de la belle époque de rien! 

Le résultat, vous ne le connaissez que trop: les Marocains consacrent à la lecture un peu moins de 60 heures par an, soit moins de 10 minutes par jour (« Arab Reading Index 2016 »)? Au Maroc, un livre qui frôle la barre des 1 500 exemplaires, est bombardé « best-seller »?  Au Maroc,  44,5% des jeunes âgés de 18 à 24 ans ne lisent jamais?

Bon appétit!