Le décès de l’acteur Abderrahim Samadi, hier samedi 7 mai dans une clinique casablancaise, vient (nous) rappeler encore une fois à notre finitude. Nous sommes tous égaux devant la mort. Pourtant, il arrive que certains survivent à leur condition d’êtres éphémères. Des écrivains, des penseurs, des artistes, etc, n’ont connu la gloire qu’après leur mort. Ils ont survécu à leur sort fatidique à travers leurs oeuvres. Dit autrement, ils ont fait oeuvre utile.
Sachons rester humbles et inclinons-nous devant ces grands serviteurs de l’humanité en priant, la main sur le coeur, pour que notre avenir ne soit pas « mieux » que notre passé! Feu Taïb Saddiki eut raison de (me) dire un jour: « On voulait changer la vie mais on a changé d’avis ».
La vision de Ssi Taïeb est peut-être en train de se réaliser, elle résonne de loin telle une épitaphe sur la « tombe », – tel un adieu à ce qui fait pourtant notre humanité. La futilité a bel et bien fini par prendre le dessus sur le beau et l’utile… L’injection de botox dans le nez, les lèvres, que sais-je encore?!, de faux artistes intéresse plus que la création et l’agitation d’idées… Le déballage de la vie privée des uns fait les choux gras des autres tant et si bien que le voyeurisme est devenu la marque de fabrique de cette magnifique époque… de rien!
À défaut d’aiguillonner les consciences, une certaine « élite » a fini par adapter son aiguille à l’heure du strip-tease ambiant et ne fait plus parler d’elle qu’à travers l’étalage de selfies qui sur Facebook, qui sur Instagram, j’en passe et des meilleurs.
On ne pense plus au lecteur, devenu étrangement « une relique du passé »! À la différence du « cliqueur », le lecteur ne laisse pas de « like », nouveau baromètre de « succès » pour ce qui nous sert d' »intelligentsia » actuellement.
Peu importe si le « best-seller » peine encore à franchir le seuil des 500 exemplaires vendus; si les galeries d’art, les salles de cinéma et de théâtre, entre autres « armes d’instruction massive » sont boudés au seul et « inique » profit des instagrammeuses.
L’inculture fait des ravages et personne ou presque ne semble s’inquiéter, a fortiori tirer la sonnette d’alarme.
Les préposés à la gestion de la chose culturelle, au mieux semblent s’accommoder de cette triste réalité, au pire, sont aux abonnés absents.
Et ce n’est pas demain la veille s’ils se réveilleront ne serait-ce que pour établir le certificat de décès.
Nos condoléances.