Quelque 49 millions d’électeurs français sont appelés aux urnes, ce dimanche, à l’occasion du second tour de la présidentielle, pour faire le choix entre deux projets politiques devant conduire les destinées de la République pour les cinq prochaines années.
Les Français devront ainsi départager deux visions et deux projets de société opposés sur toute la ligne, portés par le président sortant Emmanuel Macron pour la République en Marche (LREM), et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) et représentante de l’extrême droite, Marine Le Pen.
Si Emmanuel Macron est toujours donné favori dans les sondages et n’a pas cessé de creuser l’écart avec sa concurrente, notamment après le débat télévisé de l’entre-deux tours, Mme Le Pen a multiplié ses déplacements et ses rencontres avec ses sympathisants en vue de séduire le plus grand nombre d’électeurs.
Selon les observateurs, l’enjeu de ce second tour présidentielle consiste tout particulièrement à s’attirer les faveurs des électeurs de la gauche, tout particulièrement ceux ayant voté pour le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour.
La tâche s’avère plus facile pour le président sortant, qui bénéficie de nombreux soutiens de taille, dont ceux de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi de certains de ses concurrents au premier tour, à leur tête M. Mélenchon, et la candidate des Républicains Valéry Pécresse, ainsi que celui de l’écologiste Yannick Jadot. Les trois ont donné des consignes clairs à leurs militants et sympathisants pour appuyer le projet d’Emmanuel Macron et faire barrage à l’extrême droite.
Marine Le Pen, qui atteint pour la deuxième fois le second tour de la présidentielle après le scrutin de 2017, bénéficie, quant à elle, du soutien notamment de l’autre représentant de l’extrême droite au premier tour, le polémiste Eric Zemmour, qui a appelé ses sympathisants à voter pour elle.
L’autre bataille se déroule sur le terrain des indécis et des personnes s’étant abstenues lors du vote du premier tour et qui constituent une part non négligeable de voix très convoitée, alors que la classe politique redoute un taux d’abstention élevé, qui mettrait en cause la légitimité du prochain locataire de l’Elysée. En effet, l’abstention a atteint un niveau très haut lors du premier tour, sans dépasser le record de 2002, en se situant à 26 % des inscrits sur les listes électorales, soit 12,8 millions de personnes.
Côté programmes électoraux, les deux prétendants à la présidence ont détaillé leurs projets lors de meetings, de déplacements et surtout lors du débat de l’entre-deux tours, mercredi dernier, qui a été suivi par plus de 15 millions de téléspectateurs, avec un focus sur les sujets qui préoccupent le plus leurs concitoyens, à leur tête le pouvoir d’achat qui s’est fortement érodé dans le sillage de la guerre en Ukraine, la reprise économique, la sécurité, la santé, l’écologie, l’Europe ou encore l’identité nationale et l’éducation.
Mais de l’avis des observateurs, rien n’est joué en dépit de l’avance de quelques points du président-candidat face à sa concurrente dans les intentions de vote, d’autant plus, estime-t-on, que Mme Le Pen dispose d’une réserve de votes en misant sur les électeurs de droite, de ceux de ses concurrents au premier tour Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan et d’une partie de l’électorat de Valérie Pécresse, ce qui pourrait créer la surprise ce dimanche soir.
Dans un tel contexte, le suspens demeure entier et la course à l’Élysée reste ouverte sur toutes les possibilités.