Une véritable leçon de politique livrée, pour le plus grand bonheur de la jeunesse venue assister ce soir à Rabat au lancement effectif du Programme national « FORSA », par une ministre confinée, à tort, au seul statut de « technocrate ». Fatim-Zahra Ammor a démontré, à qui veut bien voir et écouter, qu’en plus de la maîtrise de ses dossiers, du maniement des chiffres et de l’élaboration des stratégies, elle a un sens élevé de la politique, dans son acception la plus noble.
Devant un parterre trié sur le volet, constitué de journalistes, d’acteurs associatifs, rehaussé de ministres (Ryad Mezzour, Younes Sekkouri), et Khalid Safir, Wali, Directeur Général des Collectivités Territoriales, Fatim-Zahra Ammor a su trouver les mots convenables, sans langue de bois ni circonlocutions, pour convaincre une jeunesse, longtemps laissée en rade faute de volonté politique réelle, de reprendre confiance en elle-même pour épouser cette belle opportunité qui lui est désormais offerte: « FORSA ».
« La situation est certes difficile« , a admis la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et Solidaire, coupant d’emblée court à toute surenchère démagogique ou nihiliste. « Mais nous n’allons pas laisser tomber notre jeunesse« , a-t-elle assuré, sous les applaudissements nourris de l’audience.
Fatim-Zahra Ammor dont le parcours académique s’est fait essentiellement en français (Lycée Lyautey à Casablanca, Classes Préparatoires aux Grandes Écoles d’ingénieurs, diplôme d’ingénieur à l’École nationale supérieure des Techniques Avancées de Paris), a apporté une autre preuve de sa compétence indéniable: passer aisément de la langue de Molière à l’arabe soutenu. Elle est née dans une famille d’intellectuels, d’un père grand commis de l’État et d’une mère romancière de langue arabe.
On comprend dès lors pourquoi Mme Ammor s’est vu confier le monitoring de dossiers stratégiques initiés par le gouvernement Akhannouch, sur hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Plan d’urgence pour la relance du secteur touristique (2 milliards de dirhams); le Registre National de l’Artisanat; et last not least, le Programme national de financement et d’accompagnement des porteurs de projets de 18 ans et plus: « FORSA ».
« Nous allons tout faire pour réussir ce Programme« , a annoncé Mme Ammor, qui fixe désormais le çap de ce chantier social appelé des voeux de la plus haute autorité du Royaume et mis dans le pipe par le gouvernement Akhannouch. Un programme à 1,5 milliard de dirhams prévoyant, outre le financement de 10.OOO projets pour la seule année 2022, la mise en place d’un dispositif d’accompagnement comprenant une formation en e-learning pour l’ensemble des projets retenus, suivie d’une incubation de 2,5 mois au profit des projets les plus innovants. Pour plus amples détails, se référer à la plateforme numérique forsa.ma.
Mme Ammor sait pertinemment que la jeunesse est confrontée souvent à ce problème d’inhibition dû à cette peur de la prise de risque, la peur d’entreprendre simplement. D’où son appel ardent à vaincre cette peur pour aller de l’avant résolument, sans hésitation aucune, l’État étant là pour accompagner les porteurs de projets de la genèse à la réalisation, a-t-elle encore assuré avec une pointe d’affection. Et pour donner un plein contenu à son discours, quoi de plus judicieux que de donner la parole aux jeunes qui ont réussi le pari d’entreprendre. Le pari d’agiter des idées pour fabriquer l’avenir. Un avenir à portée de volonté. Un avenir qui se décide maintenant. Un avenir qui se conjugue au présent.