Il semblerait que le soutien du gouvernement Sanchez à l’intégrité territoriale du Maroc n’ait pas été du goût de certains milieux politiques et médiatiques en Espagne. José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, en sait quelque chose. Il a passé, hier mercredi, la plus longue journée de sa carrière de diplomate, le matin en séance plénière et l’après-midi devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès des députés, comme si la question du Sahara marocain était « une cause nationale espagnole »!
Autant dire un réquisitoire contre une décision qui sert toutefois les intérêts des deux pays voisins.
Fort heureusement, il y a encore en Espagne des leaders politiques pragmatiques, de surcroît charismatiques, de la trempe d’anciens haut responsables tels Felipe Gonzalez, José Luis Zapatero, ou encore Manuel Valls (ancien premier ministre français d’origine espagnole), sans oublier quelques journalistes écrivains tel Arturo Pérez-Reverte (ancien reporter de guerre) et Juan Carlos Acosta, journaliste canarien spécialiste de l’Afrique et du Maroc où il a vécu et pour lequel il ne cache pas sa fascination, -il a vécu longtemps à Agadir où il a pu découvrir « l’humanité en abondance, la simplicité, la complicité, les sourires, la spiritualité et un territoire plein de surprises ».
« Je commence à penser que le pro-saharisme de l’Espagne n’est rien d’autre qu’un anti-marocain pur et simple. Quel dommage a fait Anoual!« , a expliqué Juan Carlos Acosta, prix MUMES 2019, pour son travail de diffusion d’informations sur le continent africain.
Empiezo a pensar que el prosaharismo de España no es otra cosa que antimarroquismo puro y duro. Qué daño hizo Annual.
— juan carlos acosta (@Juan_C_Acosta) March 21, 2022
Cette levée de boucliers est donc moins le fait d’une quelconque empathie pour le faux « peuple sahraoui » que d’une certaine haine savamment entretenue depuis la célèbre bataille d’Anoual connue comme « le désastre d’Anoual » par l’historiographie espagnole (desastre de Annual en espagnol).
Il est regrettable de constater que certains milieux espagnols continuent d’instrumentaliser cette bataille menée par Abdelkrim El Khattabi contre l’occupant espagnol, le 21 juillet 1921, dans la région du Temsamane, à 90 km de Melilla, pour continuer de nourrir une haine féroce mais injustifiée envers le Maroc. Un fait du passé sur lequel ces milieux continuent de développer une étrange fixation, au demeurant décalée et contreproductive, comme si l’horloge s’était depuis arrêtée.
Il ne faut insulter l’avenir!