Lutte contre le phénomène mondial de la drogue: L’ambassadeur du Maroc à Vienne souligne le rôle primordial de la Commission des stupéfiants

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Vienne, Azzeddine Farhane, a souligné mardi le rôle primordial de la Commission des stupéfiants dans la création d’une synergie visant à renforcer la coopération de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et les autres entités des Nations unies dans le cadre de leurs mandats respectifs pour assister les Etats membres dans le combat mondial contre la drogue.

« La Commission en tant qu’organe directeur des Nations Unies responsable au premier chef des questions de contrôle des drogues est appelée à contribuer à créer une synergie et insuffler une dynamique visant à renforcer la coopération de l’ONUDC et les autres entités des Nations unies dans le cadre de leurs mandats respectifs pour assister les Etats membres dans le combat mondial contre la drogue », a affirmé M. Farhane qui présentait la déclaration du Maroc au titre du débat du Segment général de la 65ème Session de la Commission des Stupéfiants.

Il a fait observer que les documents adoptés par la Commission durant cette dernière décennie ont souligné que le problème mondial de la drogue est une responsabilité commune et partagée qui doit être assumée dans un cadre multilatéral.

Pour l’ambassadeur, « la lutte contre la drogue ne pourrait être maitrisée qu’à travers une prise de conscience continue des dangers de ce fléau sur l’humanité et une conviction profonde de l’importance de la prise d’actions concertées, coordonnées et orientées dans le cadre d’une coopération renforcée et soutenue sur les plans sous régional, régional et international, pour laquelle le Maroc plaide depuis des années ».

Et de poursuivre: L’option de la coopération et le principe de la responsabilité régionale et internationale partagée doivent constituer le pivot de toute action commune basée sur une vision commune, réaliste, durable et constructive et loin de toute approche réductrice et non collaboratrice ayant des soubassements idéologique ou politique.

« C’est là une évidence, a-t-il soutenu, que d’aucuns ne cessent de relever et qui se vérifie chaque jour, à l’aune des défis qui sont imposés par le problème du trafic des stupéfiants qui ne cesse de nous rappeler que toute défaillance ou lacune au niveau de la coopération et de la coordination et la consolidation de nos efforts est une faille que les réseaux de trafic de stupéfiants ne manqueront pas d’exploiter à mauvais escient ».

Lors de ce Segment général, M. Farhane a mis en avant les efforts déployés par le Maroc pour apporter sa contribution substantielle aux efforts de lutte contre le phénomène mondial de la drogue, notamment à travers le renforcement de la coopération avec divers partenaires internationaux.

Il a indiqué, à ce propos, que la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de lutte contre le trafic des stupéfiants et le Plan d’action 2025 y afférents se poursuit à travers une approche interinstitutionnelle et, face aux contraintes induites par la pandémie du Covid19, a permis la gestion adaptée aux nouvelles tendances induites par les incidences du contexte de la pandémie sur la consommation, la distribution et le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes.

Par ailleurs, au regard de sa position géographique unique, le Maroc fait face à des défis liés au trafic illicite de drogues, a fait remarquer le diplomate, qui a cité des données relatives aux saisies opérées en 2021 par les services compétents.

S’agissant de la prévention et de la prise en charge des troubles addictifs, M. Farhane a rappelé les bonnes pratiques adoptées dans le sillage de la pandémie du Covid19, citant en particulier l’adaptation du fonctionnement et de l’organisation des centres d’addictologie, le maintien du contact et du suivi par les équipes des centres d’addictologie via une plateforme en ligne, le maintien de la dispensation de la Méthadone en milieu carcéral et fourniture de la Méthadone à domicile aux personnes dans l’incapacité d’accéder aux centres d’addictologie.

Il a rappelé, de même, que dans le cadre de la mise en œuvre des 3 Conventions du régime international de contrôle des drogues selon une démarche intégrée, multidisciplinaire, synergique, équilibrée et fondée sur approche scientifique du problème mondial de la drogue, le Royaume a adopté la loi 13.21 instaurant un régime d’autorisations, en vue d’encadrer l’ensemble des activités liées à la culture, la production, l’industrialisation, le transport , la commercialisation du cannabis et des produits dérivés dans le contexte de l’adoption par la Commission de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé portant sur le reclassement du cannabis en vue de permettre son utilisation à des fins médicales et scientifiques.

Cette loi prévoit la mise en place de l’Agence de réglementation des activités liées au cannabis qui est chargée de coordonner l’ensemble des secteurs gouvernementaux, les institutions publiques, les partenaires nationaux et internationaux dans le but de développer une chaine de culture et d’industrie du cannabis, en veillant à la consolidation et la maitrise de de toutes les phases de ce processus via un système de contrôle rigoureux, la mise en place d’un système de traçabilité et des sanctions à l’encontre de ceux qui ne respectent pas les dispositions de cette loi, a-t-il ajouté.