Le torchon brûle entre la présidente du Conseil national des Droits de l’Homme, Amina Bouayach, et le Délégué interministériel aux droits de l’homme, Ahmed Chaouki Benyoub. En cause, une affaire de réaffectation, en juillet 2021, d’un fonctionnaire de la DIDH auprès du CNDH, alors que ce dernier faisait l’objet depuis 2014 de plaintes pour harcèlement sexuel de la part de ses victimes présumées (4).
Dans un communiqué parvenu mercredi à le Collimateur, le CNDH précise que cette réaffectation s’est déroulée conformément à la procédure inter-administrative, relevant toutefois que les responsables de la DIDH n’ont à aucun moment soulevé la question des faits qui étaient reprochés audit fonctionnaire.
Autrement dit, le CNDH reproche à la DIDH d’avoir « dissimulé » cette affaire.
Le communiqué du CNDH fait suite à un autre communiqué, publié hier, par la DIDH annonçant le renvoi du dossier du fonctionnaire concerné au Ministère public.
Dans ce communiqué, la DIDH indique que « Quatre fonctionnaires de la délégation interministérielle aux droits de l’homme se sont plaintes d’avoir été harcelées sexuellement par l’ancien responsable de la division des Affaires Administratives et Financières à compter de l’année 2014. Fin 2020, une enquête administrative a été ouverte par une commission composée des cadres de la DIDH expérimentée en matière du droit et des droits de l’homme. Les déclarations faites par les fonctionnaires ont indiqué qu’il y a eu harcèlement sexuel. Entre-temps, le concerné a quitté cette Délégation ».
« Face à cette situation, le délégué interministériel aux droits de l’homme a décidé, après sa ferme condamnation, de présenter ses excuses aux plaignantes pour ce qui leur était arrivé au sein de l’espace de la DIDH, et en conséquence, de transmettre le dossier au Ministère Public pour prendre les mesures nécessaires dans le cadre de la loi », peut-on lire dans le communiqué.