Le Ministère des Forces Armées sénégalaises a mis en garde les médias et tous les citoyens qu’ils s’exposaient à des sanctions en cas de diffusion d' »informations susceptibles de porter atteinte à la Défense nationale ».
Le Ministère rappelle dans un communiqué aux professionnels des médias et à tous les citoyens de s’abstenir de diffuser ou de relayer des informations susceptibles de porter atteinte à la Défense nationale « quel qu’en soit le support et par quelque moyen qu’ils l’ont acquis ».
La mise en garde a été publiée peu apprès l’annonce de la mort, lundi, de deux soldats sénégalais et de la disparition de neuf autres à la suite d’un accrochage survenu avec des rebelles présumés, à frontière avec la Gambie.
Dans ce communiqué destiné « aux différents acteurs intervenant dans le champ de la diffusion de l’information, à titre professionnel ou non », le Ministère des Forces armées sénégalaises demande « de prêter une attention particulière à ne pas diffuser ou relayer des informations susceptibles de porter atteinte à la Défense nationale ».
Le communiqué souligne que « la protection du secret relatif à la défense nationale relève d’un régime juridique stricte. Il est applicable à l’ensemble des citoyens sénégalais (civils ou militaires) et aux étrangers qui, sans en avoir la qualité, procèdent à la divulgation ou diffusion, malveillante ou non, des informations y relatives » .
Il précise que « les crimes et délits pour atteinte à la défense nationale, sont sanctionnés par le Code pénal sénégalais en ses articles 60 et subséquents et notamment l’article 64 qui vise toute personne qui sans intention de trahison ou d’espionnage, aura porté à la connaissance d’une personne non qualifiée ou du public, une information militaire non rendue publique par l’autorité compétente… ».
»Tous les documents ayant trait à la préparation et à la conduite des opérations, non rendus publics par l’Etat-major général des Armées entrent dans cette catégorie. Leur diffusion ou divulgation tombent sous le coup de la la loi », souligne le texte.
Le ministère des Forces armées rappelle aussi que « les sanctions pénales prévues par le Code de justice militaire citée en deuxième référence, applicables aux militaires et paramilitaires ainsi qu’à leurs complices civils dans certains cas, sont beaucoup plus sévères ».
A noter que la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées sénégalaises (DIRPA) a annoncé, lundi et mardi, la mort de deux soldats sénégalais de la mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig) et la disparition de neuf autres militaires, à la suite d’un accrochage avec de présumés rebelles, lors d’une « action de sécurisation et de lutte menée contre les trafics illicites, notamment contre l’exploitation criminelle du bois sur la frange frontalière avec la Gambie ».
Les neuf militaires sont « présumés captifs de rebelles » du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), a indiqué le communiqué, assurant que « les opérations se poursuivent pour les retrouver et sécuriser la zone ».