LE TÉLÉPHONE ROSE DES ENSEIGNANTS/HARCELEURS ET LE NUMÉRO VERT DU MINISTRE MIRAOUI

De lieu de diffusion du savoir, nos universités, toutes proportions gardées, deviennent un lieu de diffusion de sextos. Ce constat accablant vient d’être mis en évidence par le « prof » de l’École Roi Fahd de traduction, qui n’est que l’arbre qui cache la forêt des infamies qui secouent les travées de nos campus depuis déjà des années: l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, l’ENCG Oujda, l’Université Hassan 1er de Settat…

Autant de sextos (et de parties de jambes en l’air!) que l’on retrouvait quasi-régulièrement sous cette appellation médiatique devenue atrocement banale: « Sexe contre bonnes notes ». Cette affaire scabreuse méritait évidemment bien plus qu’un traitement médiatique, la place de ces « prof » à la moralité défaillante n’étant, bien entendu, pas les campus qu’ils ont souillés de leurs forfaits ignominieux, mais bel et bien la prison.

Autant dire que les mesures annoncées par le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, ne sont guère suffisantes. Certes, la mise en place d’un numéro vert ou de cellules d’écoute au niveau des facultés est une mesure louable, mais cette mesure risquerait de ne pas aboutir quand on sait que les victimes préfèrent taire les faits de crainte de représailles de la part des bourreaux, ou par inquiétude pour leur réputation aux yeux de leurs familles, le poids du regard de leur entourage et d’une société généralement inclémente.

Aux grands maux, les grands remèdes

Pour réhabiliter les victimes et restaurer l’image de nos universités en tant que temple du savoir, la réponse ne doit pas se limiter à des mesures administratives ou à des initiatives qui ont d’ailleurs montré leurs limites dans d’autres cas de figure, tels le numéro vert créé pour « combattre » le fléau de la corruption. Abdellatif Miraoui sait pertinemment que son collègue de la Justice, Abdellatif Ouahbi, compte introduire un nouveau code de procédure pénale et que parmi les nouvelles dispositions annoncées, s’en trouve une qui prévoit jusqu’à 20 ans de prison à l’encontre des vendeurs de drogue devant les écoles.  

Et puisque le nouveau code en est à la case « gestation », pourquoi n’en pas faire autant et prévoir aussi des dispositions dissuasives à l’encontre des « maîtres-harceleurs » ?

Allô, M. Miraoui!