L’information est partie de l’Espagne: L’Algérie aurait déployé des missiles à sa frontière ouest avec le Maroc. Venant du royaume ibérique, cette information, fausse ou avérée, n’aurait rien d’étonnant. C’est un secret de polichinelle: Madrid serait intéressée en premier par le déclenchement d’une guerre entre les deux voisins maghrébins, pour la simple raison que cette guerre « affaiblirait » le Maroc et du coup lui permettrait de maintenir son occupation sur les territoires marocains occupés.
Le Maroc, contrairement au régime algérien, -5ème colonne des puissances coloniales-, est évidemment conscient du jeu (malsain) de l’Espagne. Un sondage d’opinion effectué récemment par le site « Electomania » révèle que la majorité écrasante des Espagnols se rangeraient aux côtés de l’Algérie et son proxit séparatiste (« polisario) en cas de déclenchement d’une nouvelle « guerre au sahara occidental ».
Seulement voilà, il semblerait que l’Espagne ne soit pas le seul pays à miser sur « une guerre » entre le Maroc et l’Algérie. La Russie, premier fournisseur d’armes au régime militaire algérien, aurait (aussi) intérêt à voir le Maroc et l’Algérie entrer en guerre.
Malgré la récente « mise au point » du ministère russe des Affaires étrangères au sujet des relations avec Rabat, qualifiées d’ « excellentes », les indicateurs envoyés par Moscou ne sont guère rassurants.
Passons sur le report sine die du Sommet russo-arabe qui était prévu début novembre à Marrakech, attribué tantôt à des considérations liées au rebond du coronavirus en Russie, tantôt à l’agenda surbooké du MAE Sergueï Lavrov, et tutti quanti.
Les médias financés par l’État russe, à leur tête Russia TV (RT), n’en ratent pas une pour souffler sur les braises algéro-marocaines, exploitant la moindre information, dont celle ventilée par des médias espagnols selon laquelle l’armée algérienne aurait déployé des batteries de missiles à sa frontière ouest avec le Maroc. Dernier épisode de cet exercice de « surchauffe » médiatique, la surenchère orchestrée par Russia TV concernant le déploiement d’unités de la composante militaire de la Gendarmerie royale tout au long de la frontière est du royaume avec l’Algérie.
Sans même s’assurer de la véracité de cette information, RT a foncé tête baissée dans des conjectures sur les implications de ce prétendu déploiement de la gendarmerie militaire marocaine. Et comme pour donner un vernis de crédibilité à cette « information », elle a invité un spécialiste des relations internationales basé à Paris, en l’occurrence Khattar Abou Diab, en lui demandant (voir vidéo ci-contre) si l’envoi d’unités de la gendarmerie royale ne conduirait pas à une « confrontation militaire » entre les deux voisins ennemis.
L’éventualité d’une « confrontation militaire » a été écartée par Khattar Abou Diab, rappelant que le Maroc, malgré les multiples provocations algériennes couronnées en août dernier par la rupture des relations diplomatiques bilatérales, avait précisé ne pas vouloir de « guerre » avec l’Algérie.
« La guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires », avait dit à juste titre Georges Clemenceau, homme d’État français (1841-1921).