Par Abdellah Boussouf
Nous espérions, en ce jour anniversaire de la révolution du 1er novembre, que nos frères algériens saisissent cette occasion pour réviser leur attitude négative envers le Maroc et tourner la page de l’adversité. Mais, malheureusement, les autorités algériennes persistent et signent dans leur attitude hostile en décidant de fermer le robinet de gaz qui alimente le Maroc.
Cette commémoration devait, pourtant, être la meilleure occasion pour sceller une réconciliation maroco-algérienne sachant que le royaume a été un compagnon essentiel de libération lors de la révolution algérienne. L’histoire, qui est une mémoire vivante même si ses acteurs sont morts, atteste que ce sont les Marocains qui fournissaient des armes aux révolutionnaires algériens.
L’histoire a gravé en lettres d’or que l’est du Maroc était la base-arrière d’une révolution où le sang des Marocains s’est mêlé avec celui de leurs frères algériens. L’histoire, qui résonne toujours aux frontières avec les deux pays, clame haut et fort que les villes d’Oujda, Berkane et Nador abritaient les révolutionnaires algériens où ils apprenaient à manier les armes.
L’histoire têtue, comme elle est, acte que les médecins algériens étaient formés dans une caserne près d’Zghanghan et que la plage d’Arkmane réceptionnait les armes. L’histoire orale, écrite et filmée, raconte, avec fierté, comment le roi révolutionnaire, feu Mohammed V, soutenait politiquement l’Algérie dans tous les forums régionaux et internationaux.
L’histoire, aussi lointaine soit-elle, n’oublie pas que le Maroc n’a jamais hésité un instant à soutenir l’Algérie et ce, depuis 1830 quand elle a été occupée par la France. Les Algériens qui avaient, alors, fui la répression du colonisateur avaient été accueillis les bras ouverts par leurs frères marocains.
Le sultan avait même demandé, via les imams dans les mosquées, à accueillir nos frères algériens exactement comme l’avaient fait les partisans (Ansar) aux émigrés (Muhâjirûn) au temps du prophète Sidna Mohammed (PSL). Mieux encore, cette histoire que les dirigeants algériens tentent d’effacer se dresse fièrement pour leur rappeler que le Maroc avait même déclaré la guerre à la France pour libérer les Algériens du joug colonialiste.
Le sultan Moulay Abderrahmane avait mené la bataille d’Isly en 1844 ponctuée par la défaite de l’armée marocaine et la spoliation par la France d’une partie du territoire du royaume actée par le traité de Lalla Maghnia. L’histoire est vraiment têtue car elle n’a pas oublié que quatre des présidents algériens ont fait du Maroc, pendant la guerre de libération, leur lieu de résidence et la base de leurs entraînements.
Feus Ahmed Ben Bella, Houari Boumediene, Mohamed Boudiaf, Abdelaziz Bouteflika comme des dizaines de révolutionnaires célèbres ont combattu le colonialisme français à partir du Maroc. A nos frères algériens, nous disons que nous étions des compagnons de tranchées, nous serons inévitablement des compagnons de la même destinée.
Aux dirigeants algériens, nous disons que si vous ne revenez pas à la raison, aujourd’hui, l’histoire têtue comme elle, ne retiendra de vous que votre acharnement à diviser nos deux peuples.