Faire campagne en poésie et gouverner en prose

Ce n’est pas nouveau ! On assiste à de drôles de façons, pas aussi drôles que ça parce qu’elles deviennent à la limite de l’entendement, de faire la politique. Les exemples sont florès. Et pratiquement tout le landerneau y participe.

Avant les toutes récentes élections, tout le monde parlait aux Marocaines et aux Marocains. On égrenait les promesses par tous les moyens disponibles pour ratisser le plus large possible et toucher, par ricochet, l’opinion publique.

Passé le moment de l’installation officielle du gouvernement, le débit communicationnel s’est réduit aux communiqués déclinant des décisions. Et on sait comment cela se passe. On envoie aux médias et les médias répercutent. Quand on n’emprunte pas les tuyaux des réseaux sociaux. Point !

La séquence de l’obligation du Pass, et pas uniquement, en a livré une démonstration. Là encore, on a vu que la suite des événements a induit plein de désagréments. Des foules qui se déplacent aux centres de vaccination avec tout ce que cela charrie comme inconvénients. Dont des risques sanitaires non pris en considération au départ. Les anti-vax, par principe ou par posture, ne pouvaient pas espérer mieux pour remonter au filet. Maintenant, au lieu de communiquer sur l’importance et l’opportunité de la vaccination, le gouvernement est acculé à colmater les brèches. Du temps perdu, en somme !

Ratage ailleurs !

Seulement voilà, même les voies qui ont cru pouvoir faire d’éventuelles percées « politiques » sont tombées dans la « polticardie » de la politique politicienne. Car, face à un problème de santé publique, tout un chacun serait mieux inspiré de penser à ce sacro-saint dit principe de l’intérêt général.

Il n’en est rien ! Certains partis politiques, des acteurs syndicaux et autres de la société civile s’engouffrent sur la voie de descendre les Decision Makers & Takers !

Chemin faisant, ils mettent de l’eau dans les moulins des anti-tout ! Et ils se trompent d’adresse et de timing. D’autant plus que le fait d’essayer de caresser l’opinion publique dans le sens du poil ne représente pas forcément un « investissement politique » porteur à terme.

Pour les uns comme pour les autres, il va falloir en convenir: arrêter d’insulter l’intelligence d’autrui !