Rebondissement dans l’affaire des financements illégaux octroyés par le régime de Nicolas Maduro au parti de la gauche radicale espagnole, Podemos (au pouvoir), et au cabinet d’avocats de l’ancien juge espagnol Baltazar Garzón. Les témoignages recueillis auprès de l’ancien chef du renseignement militaire vénézuélien, Hugo Carvajal, arrêté le 10 septembre dernier à Madrid, ont finalement été retenus par le ministère public espagnol.
Selon le quotidien El Confidencial, le ministère public espagnol a jugé « crédibles » les informations fournies par l’ancien chef de l’espionnage militaire vénézuélien, Hugo « el Pollo » Carvajal, qui impliquent des dirigeants de Podemos dans la collecte de sommes d’argent auprès du régime chaviste.
L’ancien proche collaborateur de Maduro cherche à travers cette collaboration avec la justice espagnole, à obtenir le statut de « témoin protégé » afin d’éviter son extradition vers les États-Unis où il est accusé de trafic de cocaïne en connivence avec la présidence vénézuélienne.
Hugo Carvajal a ainsi reconnu avoir exécuté un ordre de l’ancien président vénézuélien Chavez pour verser un montant de 6,7 millions de dollars (environ 5,7 millions d’euros) à la Fondation CEPS, le Centre d’études politiques et sociales financé par Hugo Chávez entre 2003 et 2011. Pour information, le CEPS préfigurait la naissance en 2011 du Mouvement des Indignés, d’où naîtra en 2016 le parti d’extrême-gauche, Podemos.
Le CEPS aurait reçu l’argent vénézuélien en 2008. L’ordre présidentiel de Chavez fait expressément mention de Pablo Iglesias, Juan Carlos Monedero et Jorge Verstrynge et invoque en guise de motif de paiement, la volonté « de promouvoir en Espagne un changement politique encore plus proche du gouvernement bolivarien« !!!
Et ce n’est pas tout! En 2013, le régime de Nicolas Maduro, toujours selon El Pollo Carvajal, a transféré une somme de 142.000 dollars (122.000 euros) pour financer le plan communicationnel du stand de la compagnie pétrolière étatique vénézuélienne PDVSA lors d’une exposition à Moscou. Selon Hugo Carvajal, cette opération aurait servi à dissimuler un autre transfert de fonds aux membres fondateurs de Podemos tels que Carolina Bescansa et Jorge Lago, qui apparaissent comme les destinataires de l’argent.
L’ancien juge pro-polisario, Baltasar Garzón, sur la sellette
Outre les révélations liées à Podemos, Hugo Carvajal a également dévoilé le transfert, en 2016, d’un montant astronomique de 8,8 millions d’euros au cabinet d’avocats (Ilocad SL) de l’ancien juge Baltazar Garzón.
Pour précision, Baltasar Garzón, ancien juge de l’Audience nationale espagnole, roulait pour Alger et le « polisario ». Le 7 janvier 2010, alors que l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika était en visite à Madrid, il avait annoncé sa volonté de se rendre à Tindouf pour soi-disant enquêter sur de prétendus « crimes de guerre perpétrés par des responsables marocains » au Sahara.
Preuve de sa connivence avec Nicolas Maduro, Baltazar Garzon a été récemment chargé par ce dernier de défendre le bras financier du régime chaviste, Alex Saab, extradé samedi dernier du Cap-Vert vers les États-Unis où il sera jugé pour blanchiment d’argent.