Le président du Conseil national électoral (CNE) vénézuélien a exigé dimanche des « excuses » de la part du chef de la diplomatie de l’Union européenne, après avoir affirmé que la légitimité des élections régionales de novembre dépendrait du rapport de la mission d’observation de l’UE.
« J’ai demandé à ce qu’on sollicite publiquement une explication. Non seulement une explication, mais des excuses au peuple vénézuélien », a affirmé Pedro Calzadilla, à la tête du CNE depuis le mois de mai et ministre sous les présidences de Hugo Chavez et Nicolas Maduro.
« Monsieur Josep Borrell a non seulement dit que la mission venait soutenir un clan (fraction) politique (…) mais aussi que la légitimité des élections dépendrait du rapport qu’ils (Européens) réaliseraient », a relevé le président du CNE lors d’une présentation à la presse de l’organisation des bureaux de vote.
M. Borrell avait indiqué vendredi à des journalistes « si toute l’opposition y compris les partis de M. Guaido (leader de l’opposition) se présente, je crois qu’il faut qu’on les accompagne, parce que c’est une meilleure garantie pour eux que nous supervisons le système ».
Répondant à une question sur la mission, M. Borrell avait assuré: « Ce qui légitimera ou +illégitemera+ (l’élection) sera le rapport de la mission, ce qu’ils (experts) diront après avoir été sur le terrain ».
Caracas et l’UE s’étaient mis d’accord pour une mission d’observation des élections municipales et régionales du 21 novembre. Le Venezuela s’était régulièrement montré réticent à accueillir des observateurs électoraux sur son sol et l’UE avait vainement sollicité la présence d’une mission pour les législatives de décembre 2020.