Adnane Abou Walid al-Sahraoui: L’incroyable pedigree d’un daechien à la solde d’Alger et du « polisario »

Le chef de l' »État islamique au Grand Sahara », Adnan Abou Walid Al Sahraoui, a été tué entre le 17 et 22 août 2021, par un drone français dans la forêt de Danganous située au sud-est du Mali près de la frontière avec le Niger. Du 17 au 20, des actions de collecte du renseignement ont eu lieu avec l’appui des Américains. Des informations avaient été réunies dès le 14 juillet après la capture de deux membres de l’EIGS.

Mais officiellement, l’information n’a été confirmée qu’hier mercredi soir par le président Emmanuel Macron, via un message posté sur son compte twitter. « Adnan Abou Walid al Sahraoui, chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara, a été neutralisé par les forces françaises. Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel », écrit le président français, soulignant que cette opération a été menée « avec nos partenaires africains, européens et américains« .

 

 

 

 

« La Nation pense ce soir à tous ses héros morts pour la France au Sahel dans les opérations Serval et Barkhane, aux familles endeuillées, à tous ses blessés. Leur sacrifice n’est pas vain« , a-t-il ajouté.

 

 

M. Macron fait référence aux soldats français tombés dans le cadre des opérations « Barkhane » et son ancêtre « Serval » enclenchée en 2013 au Mali, mais aussi aux civils tués par l’antenne maghrébine de Daech, notamment les six travailleurs humanitaires français et leurs guide et chauffeur nigériens, tués le 9 août 2020, au Niger.

Bien avant, précisément en octobre 2017, L’EIGS avait pris pour cible des soldats américains dans une attaque meurtrière, au cours de laquelle quatre soldats américains des Forces spéciales et quatre Nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, près du Mali, dans le sud-ouest du Niger.

Mais passons, car le président Macron semble faire l’impasse sur l’identité tindoufienne de l’émir sanguinaire de « l’EIGS », ses accointances avérées avec les services de renseignement algériens et le mouvement séparatiste du « polisario ».

Qui est Adnan Abou Walid Al Sahraoui, l’ennemi numéro 1 au Sahel

Début octobre 2019, une note d’alerte du Département d’État américain annonce « une offre de récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour des informations permettant d’identifier ou de localiser Adnan Abou Walid al-Sahraoui« . De quoi donner du fil à retordre à Alger, parrain non déclaré de l’émir de l’EIGS, qui a rallié début 90 les camps de Tindouf, puis les bancs de « l’université d’Alger », avant de retourner à Rabouni, où il a été enrôlé dans « l’armée sahraouie ».

À l’instar de plusieurs jeunes habitants des camps de Tindouf, destination privilégiée des recruteurs d’Aqmi et Daech, Abou Walid al-Sahraoui s’est converti à l’activité terroriste, en ralliant le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) née en 2011 au Mali, dont il est devenu le porte-parole. À la faveur de sanglantes divergences avec son rival algérien Mokhtar Belmokhtar alias « le Borgne », al-Sahraoui fera un virage à 180 degrés en créant, en 2015, l’ »État islamique au Grand Sahara », surpassant en cruauté l’antenne maghrébine d’Al-Qaïda d’Ayman al-Zawihiri. Mali, Niger et Burkina Faso ont été le théâtre d’attaques terroristes aussi sanglantes que spectaculaires.

Autant d’horreurs donc pour ne pas alarmer l’Europe et la France particulièrement. En janvier 2020, un sommet est convoqué à Pau (sud-ouest de la France) et Adnan Abou Walid al-Sahraoui a finalement été désigné « ennemi prioritaire au Sahel ». 

Depuis, l’étau se resserre davantage autour de l’EIGS mais aussi le « polisario » qui, après avoir passé à la trappe la note d’alerte du Département d’État américain mettant à prix la tête d’Abou Walid, s’est manifesté pour tenter de « nier tout lien » avec ce dernier, arguant qu’il est « né à Laâyoune, au sahara occidental »!!

Quartier libre pour le GSIM, grand rival de l’EIGS

Après avoir été démonétisé par l’EIGS dans l’échelle de l’horreur, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), formé le 1er mars 2017, va certainement reprendre du poil de la bête.

Autant dire que la bataille anti-terroriste est loin d’être gagnée. Le GSIM regroupe des chefs djihadistes au parcours affreusement sanguinaire: Iyad Ag Ghali, l’émir d’Ansar Dine; Djamel Okacha, l’émir d’AQMI au Sahara; Amadou Koufa, l’émir de la katiba Macina ; Abou Hassan al-Ansari, l’adjoint de Mokhtar Belmokhtar, émir de la katiba Al-Mourabitoune ; et Abou Abderrahman El Senhadji le qadi d’AQMI.

Ces émirs auto-proclamés sont majoritairement d’origine algérienne et sont implantés dans la région sahélo-saharienne avec la complicité des services algériens, dont les desseins maléfiques ne sont plus à démontrer.