Le député basque Jon Inarritu a interpellé le gouvernement espagnol sur le présumé espionnage, par le Maroc, du journaliste Ignacio Cembrero via le logiciel Pegasus. Quand on sait que ce parlementaire, membre d’Euskal Herria Bildu, est un porte-voix attitré de l’Algérie, on comprend pourquoi il a posé cette question en ce moment.
Il est tout aussi normal qu’un homme qui représente le bras politique de l’organisation terroriste Eta soit un défenseur invétéré du front terroriste polisarien. Il ne faut donc pas être devin pour comprendre que ce parlementaire essaye par cette question de torpiller les négociations entre le Maroc et l’Espagne après la grave crise provoquée par l’affaire Benbattouche.
Même si ses intentions sont hostiles au royaume, il a toutefois le mérite de déterrer cette affaire de Pegasus qui semble être remise aux calendes grecques après avoir fait les choux gras des médias notamment en France. Car depuis un mois et demi, le consortium français qui avait publié cette « enquête » menée par Forbidden Stories et Amnesty International, observe un silence aussi lâche qu’embarrassé.
Les tonnes d’articles, d’émissions télévisées et radiophoniques sur ce faux scandale du siècle où le Maroc a été la cible privilégiée s’est avéré être une tempête dans un verre d’eau. Depuis que le royaume a déposé plainte contre ses accusateurs en leur demandant de présenter des preuves, ils affichent, tous, un profil bas et n’osent même plus évoquer ce sujet.
Où sont passés les techniciens du laboratoire d’Amnesty International qui ont détecté ce logiciel espion dans les smartphones des politiques, des journalistes et autres défenseurs des droits de l’homme ? Pis encore, plusieurs juges en France, en Espagne et ailleurs avaient ouvert des enquêtes sur cette affaire de « grand espionnage » sans arriver à en démontrer le moindre indice.
C’est tout de même étonnant que depuis deux mois, des spécialistes de lutte contre la cybercriminalité en Europe n’aient pas réussi à prouver qu’au moins un smartphone a été infecté par Pegasus parmi les milliers que le Maroc aurait espionnés. Franchement, que représente Ignacio Cembrero pour que le Maroc lui consacre autant de temps, de personnels et un matériel aussi sophistiqué et cher pour l’espionner.
C’est parce que, dit-il, il a des conversations avec des personnalités politiques et militaires espagnoles de haut rang. Il se désavoue, lui-même, avec un argument qui le rabaisse beaucoup plus qu’il ne le rehausse. Quant à la presse française, ces « médias conformes » comme les désignent le socialiste Julien Drey et l’avocat Gilles-William Goldnadel, tout le monde sait qu’ils n’ont plus pignon sur rue depuis belle lurette.