8 septembre, jour noir pour le PJD. Les raisons d’une débâcle brutale.

Quand le Front islamique du salut (FIS) avait remporté les élections législatives en 1991, le pouvoir algérien avait tremblé tout comme beaucoup de dirigeants dans le monde qui appréhendaient la mainmise islamiste. Les militaires algériens avaient alors dirigé un coup d’état contre la démocratie en arrêtant le processus électoral et les dirigeants du FIS.

Presque tout le monde avait acquiescé sauf feu le roi Hassan II qui, en fin stratège, avait alors surpris tout le monde en disant, en substance: « Si j’étais à la place des Algériens, j’aurais laissé le FIS gouverner » sachant qu’avec l’usure du pouvoir, il dévoilera toutes ses faiblesses. Vingt ans après cette déclaration, son successeur le roi Mohammed VI avait, via une nouvelle constitution, permis aux islamistes du PJD de diriger le gouvernement durant deux mandats successifs.

La gestion décennale des frères de Benkirane et d’El Othmani a confirmé le flair politique de Hassan II et le pragmatisme de Mohammed VI. Les slogans et le populisme ne résistent pas devant l’usure du pouvoir surtout lorsqu’ils sont accompagnés par de multiples bavures comme celles commises par les dirigeants du PJD pendant les deux mandatures.

 

 

 

 

Les « frères » n’ont pas seulement échoué au niveau central mais, aussi et surtout, à l’échelle régionale et communale où ils ont beaucoup brillé par leurs scandales que par leur gestion. Le verdict populaire de cette historique journée du mercredi 8 septembre a été on ne peut plus sévère envers les islamistes qui ont connu une défaite cuisante.

C’est même un tremblement de terre pour eux puisqu’ils n’ont décroché que 12 sièges alors qu’ils en avaient raflé 125 aux législatives de 2016. C’est la débandade totale car le PJD qui dégringole en bas du tableau avec les petits partis n’a même pas de quoi former un groupe parlementaire. Ses dirigeants qui savaient qu’ils couraient vers un vote sanction ont commencé à tirer dans tous les sens: alliance pouvoir et argent, RNI, Akhannouch, corruption et tutti quanti.

Les islamistes n’ont pas voulu admettre la réalité même si El Othmani, Aftati et les autres ont été contraints de quitter les lieux pendant leur campagne électorale après avoir été copieusement hués par une population en colère.

Le patron du parti et chef du gouvernement sortant, El Othmani, a déjà dans la nuit du mercredi à jeudi, mis en doute la transparence des élections en affirmant que le PJD n’a pas réceptionné la majorité des PV de vote (voir vidéo ci-contre). Ils vont certainement crier au scandale et oublié que lors des deux précédentes élections, ils ont raflé la mise sans que leurs adversaires aient, à aucun moment, contesté leurs deux victoires éclatantes.