La diplomatie militaire de l’Algérie est devenue une diplomatie de rupture par excellence qui voit le mal partout notamment en provenance de l’Ouest. Du coup, dès qu’un mot est prononcé par un diplomate ou un article publié par la presse étrangère, la junte militaire le transforme en une « atteinte à la sécurité nationale et à la nation de 1,5 million de martyrs ».
Du coup, des médias, notamment français, sont censurés à la pelle: Le Monde est banni, Jeune Afrique est au service du Maroc et France 24 qui a, pourtant, souvent amadoué le régime algérien, est non grata. En rompant les relations diplomatiques avec le Maroc, les caporaux en chef ont découvert tardivement, comme toujours, qu’ils se sont privés d’un bon tremplin pour détourner l’attention de la population algérienne.
Comme on a coupé avec « l’ennemi classique », il fallait absolument trouver d’autres prétextes pour meubler la politique intérieure et faire oublier aux Algériens leurs cauchemars quotidiens. Et bien ça n’a pas tardé puisque l’ex-ministre et ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid, Abdelaziz Rahabi, a trouvé d’autres ennemis à croquer.
Dans un entretien accordé à l’APS, il s’est demandé si l’escalade du Maroc contre l’Algérie n’a pas été fomentée par d’autres pays en évoquant: « Un soutien inconditionnel ou bienveillant des pays alliés du Maroc. Cette question se pose et pose celle de l’opportunité de réexaminer avec sérénité, et en tenant compte de nos intérêts, l’ensemble de nos relations avec ces pays ».
Le site TSA qui reprend cette déclaration de l’ancien diplomate algérien précise bien les intentions de la junte militaire en écrivant: « Une autre source soutient que s’il y a une révision des relations, elle pourrait concerner la France, la Jordanie et les Emirats Arabes Unis ». Quand on sait que l’APS et le site TSA ne peuvent pas écrire un seul mot sans l’aval de la dictature militaire, il faut les prendre au mot.
Mais il y a un hic ! Car si l’on peut comprendre que l’Algérie cherche à réviser ses relations avec la Jordanie et les EAU parce que ces deux pays ont ouvert des consulats au Sahara marocain, on a du mal à imaginer que la France soit dans le collimateur des caporaux en chef.
A moins que les responsables français aient parlé d’aide en envoyant les deux canadairs pour lutter contre les feux de forêts en Kabylie alors que le président Tebboune, obnubilé par le Nif algérien, avait bien précisé qu’il s’agit d’un affrètement (location).