C’est un secret de polichinelle. Le PPS est un wagon qui ne peut pas rouler sans être attelé à une locomotive politique puissante qui peut le mener jusqu’au gouvernement. C’est un petit parti qui était grand par ses hommes qui avaient de grandes Idées comme Aziz Blal et les autres. Mais depuis que l’idéologie dominante a cédé le pas à l’opportunisme politique, ce parti n’a jamais appris à marcher tout seul.
Pourtant, plusieurs petits partis, comme le PPS, ont réussi à se faire une place sur l’échiquier national sans être tractés par d’autres. Le PPS n’aurait jamais perdu de son aura s’il était resté fidèle à sa ligne politique en s’arrimant à la Koutla forte alors par l’Istiqlal de M’Hamed Boucetta et l’USFP d’Abderrahim Bouabid.
Un arrimage qui lui a permis d’accéder au gouvernement d’alternance dirigé par Abderrahmane El Youssoufi et où il s’est contenté d’un ou deux strapontins dont celui qui a été occupé par l’ex-secrétaire général Moulay Ismaël Alaoui. Depuis, l’ex-parti communiste est entré dans une phase de déshérence politique qui l’a poussé à tisser des alliances contre nature pourvu que cela mène au gouvernement.
C’est ainsi que le patron du parti « progressiste », Nabil Benabdellah, a trouvé des affinités avec le parti islamiste conservateur de Benkirane et compagnie. L’antagonisme des extrêmes s’est transformé en une entente entre « frères » et « camarades » dans un gouvernement hétéroclite dirigé par un islamiste invétéré et où siège l’inénarrable Nabil Benbdedellah en tant que ministre de l’habitat.
Malheureusement pour lui, il fut limogé par le roi Mohammed VI, en compagnie de plusieurs ministres, à cause des défaillances constatées dans la réalisation des projets de développement de la région du Rif. Une disgrâce qui n’a pas vraiment affecté sa carapace politique autant que celle qui l’avait évincé de l’ambassade de Rome.
Benabdellah, l’indéboulonnable, a continué à diriger le PPS, avec le même cran et la même assurance, comme si rien ne s’était passé et ce, malgré les multiples tentatives de ses opposants dans le parti de le déloger de son poste. Benabdellah a fini par se séparer de ses frères islamistes et s’est tourné vers le PAM et l’Istiqlal avec lesquels il a essayé de constituer un rapprochement de circonstance dans l’opposition.
Voire, il n’a pas hésité à déclarer, avec le chef de file du PAM, qu’il s’agit d’alliance qui avait l’air d’un pacte préélectoral. Apparemment, l’hameçon n’a pas pris puisqu’il y a deux jours Nabil Benbdellah a déclaré, lors d’un débat sur 2M, que le PPS restait ouvert à toutes les alliances y compris avec le RNI.
Quand on vous disait que Benabdellah s’attèle à la locomotive la plus puissante qui peut mener son parti au sein de l’Exécutif. Le RNI d’Aziz Akhannouch n’est-il pas favori pour diriger le prochain gouvernement ?