« L’ESPAGNE A FRANCHI LES LIGNES ROUGES (…) NOUS AVONS CONVOQUÉ NASSER BOURITA AU PARLEMENT » (NABIL BENABDALLAH, SG DU PPS).

Contacté ce lundi matin par le Collimateur, au sujet de la crise orchestrée par Madrid avec le Maroc, Nabil Benabdallah, Secrétaire général du Parti du Progrès et du socialisme (PPS), a admis que « l’Espagne avait franchi les lignes rouges ».

Le constat est sans appel et il a été établi lors d’une réunion, vendredi 21 Mai, des SG des trois partis d’opposition (PPS, Parti de l’Istiqlal et le Parti Authenticité et Modernité).

« La campagne haineuse menée actuellement contre le Maroc » a été au centre de cette réunion, a certifié le SG du PPS. 

M. Benbdallah a rappelé qu’à l’issue de cette réunion, un appel a été adressé par les trois partis d’opposition au ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour comparaître devant la Commission parlementaire des Affaires étrangères, de la Défense nationale, des Affaires islamiques et des MRE. Un appel d’autant plus fondé qu’il s’agit d’envoyer « un message d’unité » à l’autre bout de la frontière nord du Royaume. 

Une nouvelle réunion trilatérale (PPS, PI, PAM) est prévue ce lundi 24 mai, sur fond de gestation d’une initiative pour contrer la campagne espagnole hostile aux intérêts stratégiques du Maroc.

« Il faut se garder d’éveiller le sentiment nationaliste », a néanmoins averti M. Benabdallah,  sinon ce serait « faire le jeu des vieux démons » qui se réveillent en Espagne, ajoute-t-il, en référence à l’extrême gauche et droite espagnoles qui sont en train de reprendre du poil de la bête.

« Il faut porter le combat chez eux », a-t-il estimé, déplorant par ailleurs que les récents événements de Sebta aient été utilisés pour tenter d’écorner l’image du Maroc à l’international. Les images poignantes recueillies par les médias notamment espagnols et mises sur la centrifugeuse des réseaux sociaux, ont « joué contre nous », a-t-il regretté, tout en saluant le bien-fondé de la sortie, hier dimanche 23 Mai, du MAE Nasser Bourita, sur des médias français, pour élucider la vrai raison de la crise qui secoue les relations entre Rabat et Madrid, soit l’accueil, depuis le 18 avril en Espagne, du chef des milices séparatistes, le dénommé Brahim Ghali, sous un faux nom et avec des documents de voyage trafiqués par les services algériens!

Pour rappel, M. Benabdallah avait été nommé ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, juste après l’éclatement, en juillet 2002, de la crise autour de « l’Îlot Leïla », qui a failli dégénérer en conflit ouvert entre le Maroc et l’Espagne, alors dirigée par José Maria Aznar (ex-chef du Parti populaire, PP).

La question maintenant est de savoir si l’appel à la Raison a encore quelque chance d’être entendu au sein d’un gouvernement espagnol qui, outre l’incompétence avérée dont il a jusqu’ici fait preuve dans la gestion de la crise, fait preuve d’un irrespect inacceptable envers le Maroc.