À toute chose malheur est bon. La crise Rabat-Madrid, puisque c’est de cela qu’il s’agit, a le mérite de dessiller les yeux à ceux qui, dans un passé non lointain, croyaient, du haut de leur naïveté déconcertante, que les relations avec le voisin du Nord étaient « excellentes », « privilégiées », que sais-je encore, « exemplaires »!!
Le Collimateur avait beau alerter contre la fausseté, voire la perfidie du « discours officiel » espagnol, en vain. Il ne fallait pourtant pas être un devin pour réaliser à quel point ce voisin, si proche et si lointain, ne nous portait vraiment pas dans son coeur. Des tombereaux de haine sont quotidiennement déversés par médias interposés, lesquels, toutes proportions gardées, adorent abhorrer le « Moros », tant et si bien qu’ils ont devancé leurs confrères algériens, passés champions dans la catégorie de « la marocophobie »!!
Cette « marocophobie » est devenue aussi le « sport quotidien » de certains élus, au point que les deux chambres du parlement espagnol, Congrès et Sénat confondus, résonnent chaque jour de procès d’intention à l’encontre du Maroc, au gré du petit Caudillo Santiago Abascal (chef du parti Vox, extrême-droite), ou encore son rival de la gauche radicale, le sinistre Pablo Iglesias qui a transformé son parti, Podemos, en caisse de résonance des cris d’orfraie algéro-séparatistes.
Mais passons, car disions-nous plus haut, la crise Rabat-Madrid a le mérite de dévoiler le vrai visage du voisin du nord. Et puisqu’il s’agit de mérite, celui-ci revient principalement à González Laya, ministre espagnole des Affaires étrangères. On ne la remerciera jamais assez d’avoir eu le mérite de la clarté, depuis son arrivée il y a un an et demi à la tête du département des Affaires étrangères. Elle a le mérite d’avoir « déballé » au grand jour ce que ses collègues aux manettes tentaient de cacher sous des formules tout sucre tout miel.
Merci, González Laya, d’avoir éveillé bien des consciences, un homme averti en vaut deux. Grâce à González Laya, l’on s’aperçoit de l’éphémérité du « partenariat stratégique » qui, en 1 mois de crise et quelques poussières, risque de voler en éclats, malgré les tâches complexes abattues, de part et d’autre, durant au moins vingt ans, et du travail patient d’agitation d’idées pour fabriquer cet avenir « commun »…
Merci, González Laya, de nous avoir permis d' »apprendre », à nos dépens, que « l’Espagne (avait) aussi des intérêts au Sahara occidental » et démontré que le « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » n’était qu’une supercherie historique, une escroquerie géopolitique…
Merci, Gonzalez Laya, d’avoir encore démontré, à qui veut voir encore, que la « 23ème démocratie du monde », n’a toujours pas réglé ses comptes avec ses démons franquistes, que la « démocratie » en Espagne n’est finalement qu’un leurre, pas plus d’ailleurs que cette rengaine des droits de l’Homme souvent utilisée pour faire chanter votre voisin du sud…