La nouvelle s’est propagée comme un feu de pré : quatre camionneurs marocains ont disparu samedi 18 janvier 2025, vers 10h00 du matin, alors qu’ils empruntaient une route reliant Dori, au nord-est du Burkina Faso, et Téra, à l’ouest du Niger. Un itinéraire de sanglante réputation, comme en témoigne cette embuscade meurtrière survenue pas plus tard que le 11 janvier 2015 entre Dori et Seytenga, coûtant la vie à 18 militaires et plusieurs civils.
«Le passage imprudent des camionneurs marocains, peu après cette embuscade du 11 janvier, témoigne de la dangerosité de la zone», certifient des sources locales bien informées, contactées par le Collimateur ce matin.
«Emprunter l’axe Dori – Téra, qui plus est sans escorte, constitue en soi un aventurisme de la part de ces camionneurs», relèvent-elles encore, soulignant que «des convois de camions sont régulièrement organisés sous la protection de l’armée burkinabé pour sécuriser les transports traversant les frontières du Burkina Faso, notamment entre Dori et Téra».
Visiblement, les ressortissants marocains n’ont pas pris ces consignes en ligne de considération, en s’aventurant dans une zone placée dans l’œil du cyclone terroriste, notamment «l’Etat islamique dans le Grand Sahara» (EIGS), filiale sahélienne de «Daech» fondée par l’émir «polisarien» Adnane Abou Walid al-Sahraoui, sans oublier les groupes armés qui ont aussi transformé cette zone en terreau propice à toutes sortes de rapts et de rapines.
«Les opérateurs de transport ont l’obligation absolue de respecter les protocoles de sécurité établis», rappellent nos sources, assurant que «la cellule de crise du Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger et els ambassades du Maroc au Burkina et au Niger travaillent, en étroite collaboration avec les autorités des deux pays pour retrouver les quatre camionneurs».
Pour indication, la zone des «trois frontières» est une zone géographique sans limite précise située au Sahel entre trois pays : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette région est particulièrement difficile à contrôler pour les gouvernements de ces trois Etats très affectés par la contrebande et le terrorisme international.