La justice algérienne a condamné, mercredi, le blogueur et lanceur d’alerte Noureddine Tounsi à un an de prison ferme, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Dans une publication sur le réseau social Facebook, le CNLD a précisé que cette peine d’emprisonnement à l’encontre de M. Tounsi est assortie d’une amende de 50.000 dinars (350 euros).
Lors du procès qui s’est déroulé le 14 avril dernier après le renvoi du 6 avril, le procureur avait requis un an de prison ferme à son encontre.
Arrêté et placé en détention provisoire le 21 septembre dernier, cet ex-employé du port d’Oran était poursuivi pour notamment « outrage à corps constitué » et « influence sur les décisions de justice.
Au cours des derniers mois, plusieurs organisations algériennes et internationales ont exprimé leurs inquiétudes quant à la répression du droit à la liberté d’expression dans ce pays maghrébin.
Dans ce sens, un grand nombre d’eurodéputés ont interpellé le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur les intimidations et les abus en tous genres que subissent toujours les activistes du Hirak.
Dans une lettre adressée à M. Borell, ces eurodéputés, toutes tendances politiques confondues, affirment que plusieurs rapports d’ONG, internationales et nationales, « font état d’une répression continue des militants pacifiques » du mouvement populaire.
Amnesty International a dénoncé, quant à elle, « une stratégie délibérée des autorités algériennes visant à écraser la dissidence ».
Il s’agit d’ »une stratégie qui vient contredire leurs promesses en matière de respect des droits humains », a constaté Amnesty International.
De son côté, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a invité à « immédiatement libérer tous ceux détenus pour avoir participé pacifiquement à des manifestations ».