Ce rare exemplaire du Coran écrit en style maghribi est exposé à la Bibliothèque nationale, à Rabat. Un bel exemple de Coran écrit sur papier et non sur parchemin.
Il remonterait au XIVe siècle et illustre les nouvelles tendances scripturales apparues à la fin de la dynastie mérinide.
Avant le XIVe siècle en effet, les corans étaient tous écrits sur parchemin, considéré comme la seule matière noble digne de porter les textes coraniques. Le papier, qui était pourtant fabriqué au Maroc depuis le XVe siècle, n’était pas considéré comme matériau noble et ne servait que pour les écrits non sacrés. Ce n’est qu’à partir des périodes mérinides que l’utilisation du papier s’est généralisée et qu’il a commencé à servir également pour la transcription du coran et des hadiths.
Caractéristiques
Chaque page reçoit sept lignes de texte, écrites avec l’argent liquide sur un papier vert, en caractères cursifs de style maghribi. La vocalisation et les signes orthoépiques (souqoun et hamza) sont notés en doré, rouge et bleu. Les titres des sourates, accompagnés du nombre de versets, sont écrits à l’encre dorée. Chaque verset aya est séparé de l’autre par une rosace dorée à huit pétales cerclée d’un liseré surmonté de huit séries de petits points dorés rassemblés par groupes de trois. Le groupe de cinq versets est indiqué par un hâ coufique stylisé en forme de larme dorée et rappelé dans la marge par un motif plus important sous forme de goutte décorée d’enluminure (dessin doré se détachant sur fond rouge).