Allemagne: lourde défaite pour le parti de Merkel dans deux scrutins régionaux clés

L’Union chrétienne-démocrate (CDU) a été nettement battue, dimanche 14 mars, lors d’élections régionales « cruciales » qui se tenaient dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, dans le sud-ouest de l’Allemagne, rapporte la Deutsche Welle.

La CDU ne recueille dans le Bade-Wurtemberg que 24,1 % des suffrages, contre 27 % il y a cinq ans, tandis qu’en Rhénanie-Palatinat elle obtient 27,7 %, contre 31,8 % en 2016 – les plus mauvais résultats jamais obtenus par le parti dans ces deux Länder.

Les deux élections de dimanche “semblaient plus importantes au niveau national qu’au niveau régional”, souligne la radio-télévision allemande. Six mois seulement avant les élections législatives générales du 26 septembre, qui décideront qui succédera à Angela Merkel au poste de chancelier, ce scrutin avait valeur de “premier test politique majeur”, en cette “superannée électorale” qu’est 2021, “et les résultats ont pu inquiéter les dirigeants de la CDU”.

Les raisons du revers…

“Les résultats sont encore pires que prévu”, commente le correspondant à Berlin de la BBC, notant que ces deux Länder de l’Ouest “étaient autrefois des bastions conservateurs”.

“La lenteur de la mise en place de la vaccination, l’irritation causée par les mesures de confinement, en vigueur depuis la fin de l’année dernière, et le scandale grandissant lié aux allégations selon lesquelles certains législateurs conservateurs auraient profité de la pandémie ont eu un impact négatif”, explique Bloomberg.

Le secrétaire général du parti, Paul Ziemiak, a admis que les résultats étaient décevants. Mais il a cherché à mettre cette défaite sur le compte du “succès personnel” du dirigeant sortant du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann (Verts, 32,6 %), et de la dirigeante sortante de la Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer (SPD, 35,7 %).

Le déclin de la CDU

« Le déclin de la CDU », qui reste « le plus grand parti du pays », « pourrait se révéler catastrophique pour l’avenir immédiat de la politique allemande », avertit la Deutsche Welle.

Ces résultats constituent « un revers majeur » pour le nouveau leader de la CDU, Armin Laschet, qui souhaite se présenter à la succession de Mme Merkel après les élections générales de septembre, « mais qui est handicapé par sa relative impopularité », note Bloomberg. En revanche, son principal rival pour l’investiture conservatrice, le Premier ministre bavarois Markus Söder, à la tête de la CSU, « est l’un des hommes politiques les plus populaires du pays ».

« Malgré ses difficultés », poursuit Bloomberg, « le bloc conservateur conserve une nette avance dans les sondages nationaux et le prochain chancelier sera probablement issu de ses rangs ».