Le régime militaire algérien, on le savait, ne portait pas le Maroc et Israël dans son coeur. Le Royaume et « l’entité sioniste » constituaient l’ennemi tout indiqué de ce régime résolument maroco-judéo-phobe depuis l’ère du colonel Houari Boumediene, de son vrai nom Mohammed Boukharrouba. Aujourd’hui, ce régime dépasse le stade des déclarations d’hostilité pour leur donner un caractère dangereusement institutionnel.
Pas plus tard qu’hier mercredi 3 mars 2021, -un jour à marquer désormais à l’encre indélébile-, le gouvernement à coloration vert-kaki a adopté un projet de loi prévoyant de déchoir de sa nationalité tout ressortissant algérien à l’étranger qui « collaborerait avec un État ennemi ».
Hicham Abboud (ex-rédacteur en chef de la revue Djeich), Abdou Semmar (journaliste, AlgériePart), Larbi Zitout, entre autres youTubeurs algériens de l’étranger connus pour être des pourfendeurs caustiques du régime des « caporaux » finissant, doivent désormais tourner leur langue quatre fois avant de faire le moindre « compliment » au Maroc, s’ils veulent préserver leur nationalité algérienne.
Ils sont désormais interdits d’entreprendre le moindre contact même avec un média marocain, une personnalité politique ou un acteur civil marocain, sous peine de se voir imputer l’accusation grave de « collaboration avec un État ennemi ».
Bien sûr, le Maroc et « les sionistes » ne sont pas nommés expressément dans ledit « projet de loi », il n’en demeure pas moins qu’ils sont essentiellement visés par ledit projet de loi.
Mais passons, car, au-delà de la théorie fumeuse de « l’ennemi extérieur », -fonds de commerce de tous les dictatures-, le régime vert-kaki veut réduire au silence toute velléité d’opposition. Il menace de déchoir de sa nationalité tout ressortissant algérien qui, depuis l’étranger, se permettrait de critiquer le système. Ce régime en rupture de ban a désormais dans le collimateur, trois catégories de ressortissants. Un, ceux qui « portent atteinte aux intérêts nationaux »; ceux qui « font des actes portant atteinte volontairement à l’unité nationale »; et ceux qui « sont membres ou adhèrent à des organisations terroristes ».
« La déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine est applicable à tout Algérien commettant, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État, à l’unité nationale, s’activant ou adhérant à une organisation terroriste », pointe ledit projet de loi, totalement illégal du point de vue « droit international » et donc internationalement condamnable.
Voici ce que cela donne: toute critique de la corruption qui ronge par exemple la Sonatrach, machine à cash des 400 généraux algériens, risque de se voir déchoir de sa nationalité sous prétexte de « porter atteinte aux intérêts de l’État« ! Toute dénonciation des pratiques mafieuses de l’oligarchie militaire véreuse et de sa façade civile, en l’occurence le « raïs » Tebboune et son « gouvernement poisson d’avril », peut désormais être considérée comme une « atteinte à l’unité de l’État« … !
L’amalgame entre la notion d’État qui n’a pratiquement jamais existé en Algérie, et le système viscéralement corrompu incarné par l’oligarchie militaire au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, est délibérément entretenu.
Tous les prétextes sont donc bons pour museler les voix opposées à ce régime kleptocrate, gérontocrate et férocement liberticide.
Maintenant, la question qui taraude l’esprit est pourquoi aucune voix ne s’est encore élevée, en Europe particulièrement, notamment les preux chevaliers de la démocratie et du droit-de-l’hommisme bon teint, pour décrier cette dérive totalitaire inédite.
Ah, on allait oublier. Pour fait avaler la pilule de son texte de loi, le gouvernement à coloration vert-kaki a pris exemple sur Berlin qui aurait elle aussi une loi prévoyant la déchéance de la nationalité allemande!!
En effet, le dernier séjour du « raïs » Tebboune en Allemagne aura servi à quelque chose.
Danke schön, Frau Merkel!