Vidéo. L’incroyable destin de Zakia Seddiki, l’épouse marocaine de l’ambassadeur italien mort en héros

Derrière chaque grand homme il y a une femme. Le grand homme s’appelle Luca Attanasio, ambassadeur d’Italie en RDC depuis 2019 jusqu’au 22 février 2021, jour où il a été lâchement assassiné par un groupe armé dans les steppes de la ville de Goma,  province du Nord-Kivu.

La femme, elle, s’appelle Zakia Seddiki. La fin tragique de sa douce moitié « Luca », considéré comme l’un des plus jeunes ambassadeurs du monde (43 ans), a mis au devant de la scène cette ravissante jeune Marocaine au teint brun et au sourire endémique, au point de faire les gros titres de la presse italienne, voire mondiale. « Qui est Zakia Seddiki, l’épouse de l’ambassadeur Attanasio? », s’interrogent à l’envi nos confrères italiens.

Cette question qui brûle esprits et lèvres dénote incompréhension, choc et impuissance devant la fin tragique d’un homme qui avait pourtant tout pour être heureux: un époux comblé, un père heureux, une carrière qui fait rêver tout diplomate en début de carrière…

Luca Attanasio était bien plus qu’un diplomate. Il est mort en héros, il était dans un convoi acheminant de l’aide humanitaire à la population de Goma, au nord-Kivu, quand il a reçu des balles mortelles à l’abdomen. Il est mort parce qu’il a cru que le monde pouvait être meilleur, juste et équitable (voir vidéo ci-contre). 

 

 

 

 

Or, n’est-ce pas là aussi la devise de sa seconde moitié, Zakia Seddiki, qui a toujours rêvé de « réinventer le monde »?

Une conviction commune, un combat commun

Tel est le crédo que s’est fixé Luca et Zakia, l’exemple-type du couple parfait.  « Que puis-je faire? », se demandait Zakia, la femme d’Attanasio qui voulait « redessiner le monde », titre le quotidien corriere.it, dans un article dédié à la « mère Thérésa » marocaine.

« Vous ne pouvez pas être aveugle face à des situations difficiles avec des enfants comme protagonistes. Nous devons essayer de leur donner un avenir meilleur. Essayons, à notre petite échelle, de repenser le monde », a-t- elle déclaré en octobre dernier dans un italien impeccable en recevant le prix Nassiriya de la paix avec son mari », rapporte notre confrère italien. « Zakia était sur le point de construire une maison pour les enfants les moins fortunés. Mais maintenant, c’est elle qui doit repenser sa vie. Hier mardi 23 février, vêtue d’un costume noir avec des lunettes noires, elle a gardé sa maison ouverte aux visites d’amis et de personnalités, dont le président Félix Tshisekedi. Aujourd’hui, elle est attendue en Italie avec ses trois filles ».

Luca-Zakia, l’exemple du couple parfait

Zakia a rencontré son élu du coeur du temps où ce dernier officiait en tant que Consul général à Casablanca (entre 2010-2013). En 2015, elle convole en justes noces avec ce jeune diplomate à l’âme de missionnaire. Le mariage a été célébré à Casablanca et à Limbiate, en Lombardie, terre natale de Luca. Fin 2017, elle débarque à Kinshasa avec son mari comme chef de mission (il sera nommé ambassadeur deux ans plus tard). « Elle est impressionnée par la myriade de shegué (appellation donnée aux enfants des rues de Kinshasa: Ndlr), au moins 14 000, qui frappent aux vitres des voitures le jour et disparaissent la nuit ».

« Que puis-je faire? » se demanda-t-elle avec sa petite fille et deux autres, des jumeaux, en chemin. Il lui a fallu quelques semaines pour donner vie à « Mama Sofia », une association de bénévoles désireuse « d’améliorer la vie des femmes et des enfants en difficulté ». Sa devise, également écrite en noir et blanc sur le site de l’association: « Rêver d’un monde meilleur. Ensemble, c’est possible ».

Ensemble, d’abord avec Luca, avec qui elle a partagé des rêves, des aspirations et une certaine façon de voir la vie. 

Une vie rêvée des anges hélas brisée par le destin.

Hélas!