Quand la sulfureuse MAE espagnole se frotte à son homologue russe Sergueï Lavrov

« Maintenant, j’ai une nouvelle idole en démocratie. Cette fois, c’est une femme. La ministre des Affaires étrangères d’Espagne Arancha González Laya », s’est moquée la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zajarova, sur son compte Facebook.

Maria Zajarova a posté ce message en réponse à un tweet de la MAE espagnole, où cette dernière a formulé le voeu que l’opposant russe Alexei Navalni, condamné début février à 3 ans et demi de prison ferme, « ait la capacité de faire campagne et de participer aux prochaines élections législatives russes (septembre 2021) comme le font les indépendantistes catalans ».

Ce vif échange entre la porte-parole du MAE russe et la ministre espagnole Arancha González Laya a été motivé par une précédente passe d’armes entre Sergueï Lavrov et le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, qui a effectué du 4 au 6 février une visite à Moscou. Lors d’une conférence de presse conjointe, à l’issue de cette visite, M. Borrel a souligné que l’UE attendait de la Russie qu’elle mène une enquête « indépendante et complète » sur l’empoisonnement l’été dernier de l’opposant russe Alexei Navalni.

Réponse du berger à la bergère. M. Lavrov a lancé une pique sournoise à M. Borrel, lui-même d’origine catalane, en l’interpellant sur les cas d’abus enregistrés à l’encontre des indépendantistes catalans, victimes de « décisions judiciaires à motivation politique ».

Piquée à vif, la MAE espagnole a répondu à son homologue russe via un tweet où elle a affirmé que l’Espagne était « l’une des 23 démocraties à part entière » dans le monde, tandis que « la Russie est classée 124e sur 167 pays ».

Côté russe, ce n’est pas le MAE Lavrov mais sa porte-parole qui s’est chargée de répondre à Arancha González Laya: « Maintenant, j’ai une idole en démocratie. Cette fois, c’est une femme. La ministre des Affaires étrangères d’Espagne Arancha González Laya », a asséné Maria Zajarova. 

Une réponse lapidaire et très ironique qui secoue le landerneau diplomatico-médiatique espagnol.

On ne se frotte pas à la Russie impunément.