Espagne: 200 personnalités demandent la révocation du deuxième vice-président du gouvernement, Pablo Iglesias

Environ deux cents personnalités politiques, académiques, diplomatiques, économiques et des intellectuels ont lancé, jeudi, un manifeste pour demander la révocation du deuxième vice-président du gouvernement, Pablo Iglesias, pour avoir remis en cause la normalité démocratique en Espagne.

Le manifeste dénonce Pablo Iglesias, chef du parti de l’extrême gauche Podemos, pour ses récentes déclarations remettant en cause la normalité démocratique en Espagne en soulignant dans un entretien au journal Ara qu' »il n’y a pas une situation de pleine normalité politique et démocratique en Espagne lorsque les dirigeants des deux partis qui gouvernent en Catalogne, l’un est en prison et l’autre est en fuite à Bruxelles ».

L’Espagne « n’a jamais eu jusqu’à présent un dirigeant qui ne croyait pas en la légitimité démocratique de son pays » et « porte atteinte aux citoyens et à la réputation de l’Espagne », affirment les signataires du Manifeste, dont d’anciens responsables politiques du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, au pouvoir), comme l’ex-ministre de l’Intérieur, José Luis Corcuer, du Parti populaire (PP, opposition), comme l’ex-ministre des Affaires étrangères José Manuel Garcia Margallo, des dirigeants de Ciudadanos ou l’ancien premier ministre français, Manuel Valls.

Le Manifeste, qui accuse le chef de Podemos, de « se tenir aux côtés du crime », fustige les déclarations d’Iglesias comparant l’ex-président du gouvernement catalan, Carles Puigdemont, condamné pour sédition et en fuite en Belgique, aux républicains en exil.

Il accuse également l’actuel deuxième vice-président de « déloyauté à l’égard de ses propres collègues du gouvernement, de toutes les institutions de l’État et de l’immense majorité des Espagnols ».

Avec ses déclarations, Iglesias confirme qu’il est « incapable de comprendre l’importance historique » de la « transition démocratique » en Espagne, font observer les signataires du document.

Depuis sa nomination au gouvernement de coalition, conduit par le socialiste Pedro Sanchez, comme 2ème vice-président et ministre des Droits sociaux et de l’Agenda 2030, Pablo Iglesias est souvent critiqué pour ses déclarations jugées inopportunes sur plusieurs questions ayant trait à la politique générale de l’exécutif.

Il est accusé également d’incohérence dans ses positions de politique étrangère de l’Espagne, définie par le ministère des Affaires étrangères, en exprimant des opinions et en adoptant une ligne de conduite contraires à celles défendues par son pays.