Algérie: un collectif de syndicats dénonce la dégradation du climat social

Un collectif de syndicats algériens a dénoncé la « dégradation » du climat social en Algérie particulièrement avec la « baisse vertigineuse » du pouvoir d’achat durant les derniers mois.

« Le constat est amer », a constaté ce collectif comprenant 13 syndicats de la Fonction publique, affiliés à la Confédération algérienne des syndicats autonomes (CSA).

Ces syndicats, qui se plaignent du retard dans l’agrément de leur Confédération (CSA), dont le congrès constitutif s’est tenu il y a plus de deux ans, font état d’une « érosion vertigineuse du pouvoir d’achat » en ce début d’année.

Les prix de tous les produits ont connu une flambée de façon inacceptable, alors que les salaires n’ont pas augmenté depuis 2012, ont déploré ces syndicats lors d’une réunion tenue la semaine dernière à Alger.

« C’est une situation que nous avions prévue depuis 2016, mais personne ne nous a écoutés car le problème réside dans la nature du pouvoir. Ce n’est pas un pouvoir démocratique », regrettent-ils.

D’après Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), ces syndicats ont décidé, lors de cette réunion, de réitérer les mêmes revendications contenues dans leur plateforme adressée aux autorités (pouvoir d’achat, retraite, dialogue social, libertés syndicales…).

« Les partenaires sociaux ont été ignorés et le sont encore aujourd’hui. Les travailleuses et les travailleurs ne peuvent plus supporter une telle situation. Nous allons tout droit vers une explosion sociale », a-t-il mis en garde.

Il a noté que le gouvernement assumera seul la responsabilité en cas de dérapage, soulignant qu’il doit revoir la politique salariale en Algérie et aussi la fiscalité.

Pour sa part, Zouibr Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CELA), a fait état d’un « mécontentement » dans les rangs des syndicats de la Fonction publique concernant le « refus » des autorités de donner une suite favorable à la demande d’agrément.

« Le gouvernement ne veut rien savoir et refuse toujours d’agréer la CSA, faisant fi de toutes les conventions internationales signées par l’Algérie, notamment la loi 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) », a-t-il regretté.

A défaut d’un agrément, les syndicats décident, selon Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), d’engager une opération de « structuration » de la Confédération par l’installation des coordinations de wilaya.