Le Parti des Travailleurs (PT), l’une des principales formations de l’opposition en Algérie, a qualifié de « désastreuse » la situation politique et sociale dans le pays.
L’Algérie vit une situation politique et sociale « désastreuse », porteuse de nombreux « dangers sur la stabilité du pays », a mis en garde samedi la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune qui s’exprimait lors d’une réunion du bureau politique de son Parti.
Mme Hanoune a indiqué que « le pouvoir maintient son agenda politique en dépit du rejet par 88% des Algériens de la mouture de la Constitution ».
Selon elle, le but recherché est de sauver le régime en place dont le gouvernement s’attelle actuellement à « consacrer la politique de fuite en avant et de terre brûlée » à travers la préparation des élections législatives dans les mêmes conditions que la Loi fondamentale.
Dans le même ordre d’idées, elle a dénoncé « la constitution d’une commission non déléguée par le peuple qui se conduit comme une association constitutive désignée et dont les pratiques ne diffèrent pas du parti unique des années 70 et 80 ».
Evoquant la situation des droits de l’Homme dans le pays, la responsable du PT a rappelé que des dizaines de détenus d’opinion sont encore en prison.
« On nous dit Hirak moubarak (béni), démocratie et régime passé, et en même temps, le recours à la répression, à la criminalisation de l’acte politique et journalistique, tendance par excellence de l’année 2020, se poursuit en 2021 avec une exagération dans le recours à la détention préventive par la justice », a regretté Mme Hanoune.
Elle a estimé que « la carte jouée par le pouvoir à travers les procès de corruption des oligarques et des anciens responsables ne capte plus l’attention des citoyens ».
« C’est une petite catégorie uniquement qui continue à suivre ces procès, tellement cela paraît sans importance du moment que ça ne concerne qu’une frange précise qui était en relation avec l’avant-dernier pouvoir sans que le Trésor public récupère l’argent et l’État les biens volés », a-t-elle fait observer.
Elle a dénoncé, en revanche, la liquidation des entreprises des hommes d’affaires emprisonnés la qualifiant de « crime économique, à travers une destruction d’un pan de production et la perte de postes d’emploi ».
Sur le plan social, la SG du PT a fait état d’une augmentation du nombre de grèves, à l’entame de la nouvelle année, dans tous les secteurs.
Mme Hanoune considère que « le bilan de la gestion de la crise sanitaire et les décisions aventuristes du gouvernement qui a opté pour le confinement, ne va pas tarder ».
Dans ce sens, elle a cité les déclarations contradictoires des ministres et des cadres des différents départements ministériels, notamment en ce qui concerne la date de la disponibilité du vaccin contre le Covid-19, qui ont conduit « à une anarchie et une confusion totales ».